Nouvelle série d’article consacrée à nos albums préférés de la décennie qui vient de s’écouler. Et comme on est plutôt gentil, on s’est dit qu’on allait remonter année par année pour vous donner encore plus d’albums à écouter ou réécouter. Après 2010, on enchaîne avec 2011.
L’album de MattRouq : Hollywood Undead – American Tragedy
Des masques stylés, des guitares, du rap, ce doux mix entre les univers, voilà ce qui m’a séduit chez Hollywood Undead. À l’époque, ils étaient six (le très oubliable Da Kurlzz a depuis été congédié), et ils venaient d’intégrer un nouveau chanteur : Danny. Ce dernier remplaçait Deuce, membre fondateur bouté sans ménagement, et très clairement pointé du doigt – nominativement – sur Lights Out. Ambiance. Mais au-delà de toutes ces considérations de coulisses, American Tragedy est un album très solide, avec différentes ambiances au fil des pistes. De quoi s’y replonger encore aujourd’hui avec plaisir. Avec du recul, est-ce le meilleur album du désormais quintet californien ? Peut-être pas. Mais au cœur d’une année où, personnellement, je cherchais toujours mon identité musicale, c’est bien cette galette que je retiens.
L’album de Maxallica : Evanescence – Evanescence
Et oui ce n’est pas parce que je vous parle de bagarre et de moulinets dans le pit tous les vendredis que ma vie dans le monde de la musique « extrême » n’a pas commencé en 2003 avec Evanescence. Huit ans après Fallen et quatre ans après l’extraordinaire The Open Door, Evanescence revient avec un album éponyme qui n’est pas le meilleur de leur discographie mais pour le fan que je suis cela reste quand même mon album préféré de 2011 et celui que j’ai le plus écouté. Amy Lee était venue à Paris dans les bureaux d’EMI à l’époque pour une écoute en petit comité de l’album ainsi que la première mondiale du clip de « What You Want », cela rajoute sans doute à l’importance que possède cet album dans mon cœur.
Evanescence est un album qui emprunte fortement les éléments nu metal de Fallen et les parties plus recherchées de The Open Door pour un résultat marquant. Si je devais en sortir deux-trois titres plus marquants, je ne peux que vous conseiller de foncer sur « Made Of Stone », « The Change » et « Oceans ». Éloignez-vous des singles pour un focus sur les titres plus méconnus de la carrière du combo, vous y trouverez des pépites qui vous replongeront dans vos années collège/lycée !
L’album de Drey Talquor : Mars Red Sky – Mars Red Sky
En 2011, deux albums se battent pour la place du disque que je retiens le plus de cette année. Le premier étant Sounds Of A Playground Fading d’In Flames que j’ai découvert à l’époque et fut par la même occasion ma porte d’entrée vers le melodic death metal et plus généralement aux sous genres extrêmes. (et c’est aussi le dernier bon album d’In Flames mais passons).
Mais si je dois faire une rétrospective de cette décennie, un genre musical m’a particulièrement marqué et suivit tout le long de ces années. C’est le stoner. Que j’ai découvert avec un album en particulier, sorti en 2011, à savoir l’éponyme de Mars Red Sky. Je ne pense pas que le nom de Mars Red Sky ne vous semble inconnu par ici vu la longe histoire d’amour que le site et le groupe entretient. Nos amis français pratiquent une musique chaleureuse, un rock psychédélique teinté d’effets variés, c’était à l’époque leur premier essai sur un album. Et c’est une totale réussite. Il n’y a pas que notre cher Tolol qui a découvert ce magnifique style musical avec le premier album de Mars Red Sky. Moi aussi je fus subjugué par l’ouverture sur « Strong Reflection », par cette ligne de basse chaleureuse, accompagné d’envolées psychédéliques et de la magnifique voix cristalline de Julien Pras. Puis j’en ai redemandé, avec la suite de l’album. « Marble Sky » et son ambiance spatiale et nostalgique. « Way To Rome », une somptueuse et chaleureuse composition. L’intrigante « Up The Stairs » qui vient amener cette lancinante conclusion qu’est « The Ravens Are Back »
Si il y a bien une chose que dois aux bordelais de Mars Red Sky, c’est cet amour inconditionnel pour le doom, le stoner et la musique psychédélique. Et tout à commencé lors d’une chaude soirée d’été, où j’ai découvert le premier album de Mars Red Sky, qui est pour moi encore aujourd’hui leur chef d’oeuvre absolu. Ainsi qu’un incontournable du rock psychédélique que j’aime toujours voir sur scène.
L’album de Tolol : Foo Fighters – Wasting Light
Et non, à la surprise générale je ne choisirai pas The Hunter de Mastodon comme mon album de 2011, malgré une remontée en flèche dans mon coeur depuis quelques mois. J’aurai pu également craquer pour Hisingen Blues de Graveyard, devenu incontournable de ma discographie. Mais en réfléchissant, le disque choisi est apparu comme une évidence tant il m’a marqué à l’époque de sa sortie.
La carrière des Foo Fighters fut pleine de rebondissements, l’occasion de vous recommander chaudement le documentaire « Back And Forth » qui retrace les nombreuses péripéties autour de Dave Grohl et de sa bande. Au moment de la sortie de Wasting Light, le groupe devient officiellement une entité à 5 têtes avec 3 guitaristes suite au retour de Pat Smear comme membre à part. Pour fêter ça, un clip à l’esthétique années 80 avec comme guest un certain Lemmy Kilmister. « White Limo » est le premier single de leur 7e LP, une claque rock n’roll très puissante qui va faire très mal.
Cet album fut enregistré dans le garage de Dave Grohl et quand on entend le résultat, on se dit que certains groupes feraient bien d’y aller. Bon après, on se doute que son garage est une maison à part entière. Mais le produit fini est une réussite totale. On peut par exemple citer « Dear Rosemary » ou encore « I Should Have Known » comme petites pépites. Mais si jamais vous ne vous êtes jamais lancé ce disque, faites vous un petit plaisir. Il s’agit d’une, si ce n’est de la meilleure sortie de la discographie des Foo Fighters. Vous n’allez pas le regretter.
L’album de PlayToDie : Born Of Osiris – The Discovery
En 2011, il y aura eu Kimbra, le Devin Townsend Project, 1000Mods, Leprous, TesseracT ou encore Mars Red Sky, chaque artiste méritant un bon article. Mais je vais vous parler de ce qui était alors un sextet, venu d’Illinois, qui proposait un metalcore progressif, genre venant tout juste d’émerger de la scène metalcore. Et ce groupe, Born Of Osiris, proposa un excellent album en 2011 : The Discovery.
Et ce fut une bonne surprise : le groupe qui avait sorti un EP et un album de deathcore / metalcore lâchait un concept album de 50 minutes ambitieux, outrepassant de loin ce que les précédentes sorties avaient fait. L’arrivée de Jason Richardson se fait sentir tout de suite, tant les riffs sont mélodiques et les solos virtuoses (rien que celui à la fin de « Follow The Signs » est impressionnant). Shred, sweep, vitesse, tout y passe. Bien sûr, les racines du metalcore sont là : breakdowns, riffs saccadés, 0-0-0-0-0 à tout va et growl. Mais les claviers posent une vraie ambiance, et surtout les paroles développent un vrai concept, avec des thématiques à travailler. Sans trop m’épancher dessus, sachez juste que l’histoire parle d’hommes cherchant à s’échapper de la Terre et de leur condition, et qu’il vont faire une découverte. Ce dépassement de condition se transmet aussi à travers la musique : The Discovery sort des frontières posées par A Higher Place, que ce soit dans le son (nouveaux instruments) ou dans la technique (au risque de me répéter, Born Of Osiris sont des monstres sur leurs instruments respectifs). Le groupe, comme les personnages de son histoire, explore de nouveaux terrains avec des moments de repos (« A solution », « The Omniscent ») ou des morceaux s’enchaînant (le duo « Devastate » / « Recreate » est délicieusement excellent) et les deux chanteurs se complétent parfaitement.
Au final, Born Of Osiris nous propose un univers unique au groupe dans une atmosphère pouvant être qualifiée soit de spatiale soit d’ésotérique traversée d’exploits techniques et bourrins à souhait. Le tout avec des paroles qui mérite une attention particulière et donnent une dimension à The Discovery.