Une centième, ça se fête dignement. Alors aujourd’hui j’ai pour vous enfilé mon costume, mis ma cravate et je vous parle de mon Disque d’Or pour célébrer cet accomplissement pas commun.
Le choix pour ce Music Monday fût cornélien. Cependant, pour fêter cette grande occasion j’ai fini par trancher et décidé de vous parler du morceau que je considère comme celui étant le plus important de ma jeune vie de mélomane : « Schism » de Tool. C’est pour moi un article très particulier à écrire. En plus de signer ma première participation à cette série de papiers, qui en plus est pour la centième édition, j’ai un lien très intime avec ce dernier.
« Schism » a marqué ma découverte de Tool, à une époque ou les CD de singles se vendaient encore comme des petits pains ! Le coup de foudre n’a pas été immédiat. Initialement, le très jeune Manu de l’époque a bien eu un coup de cœur avec le quatuor, mais plutôt avec son univers visuel. C’est bien le style graphique bien atypique du groupe qui m’a attiré dans le monde étrange et glauque des californiens. C’est seulement après avoir passé cette barrière, que j’ai fais l’une des découvertes musicales de ma vie.
Mais cessons de verser dans le sentimental et parlons de musique. Lateralus est très certainement la pièce discographique maîtresse de Tool. C’est dans ce dernier que se trouvent leurs singles les plus cultes. Cependant, « Schism » est de loin celui qui surpasse tous les autres de mon point de vue. A travers ce titre de 7:27 minutes, les originaires de Los Angeles nous offre un manifeste bluffant de toutes ses qualités et de son talent. Tortueux, complexe, déroutant et intriguant. Les adjectifs peuvent même manquer pour le décrire. C’est cependant l’un des morceaux qui résume le mieux ce que le groupe peut dégager : une impression de bizarrerie, de non-accessibilité.
En effet, à travers « Schism », le quatuor ne parlera pas à tout le monde, à travers ses autres travaux discographiques non plus par ailleurs. Le style de Tool n’y est pas pour rien non plus. Prenant son temps, développant des pièces à la fois visionnaires mais aussi foutrement difficiles à comprendre. Contenant un riff de basse maintenant devenu culte joué par Justin Chancellor. Magnifié par une partie de batterie très caractéristique de son auteur Danny Carey. Sublimé par prestation vocale dantesque, tout en retenue mais aussi très langoureuse signée Maynard James Keenan. Et sans oublier le jeu de guitare épuré d’Adam Jones qui fait toute l’âme de la musique du groupe. Ces quatre musiciens se sont véritablement imposés comme maîtres du Metal Progressif très complexe avec ce dernier. A la fois calme et lancinant puis révolté et accrocheur, la démonstration de force est ici imparable. Considéré par de nombreux fans de musique progressive comme étant l’un des meilleurs titres de son genre, ce dernier est devenu une véritable légende. Un mythe que très peu tentent de démystifier tant son aura est importante et universelle.
Si la curiosité vous traverse, je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur cette œuvre, aussi attractive que repoussante. Cependant prenez garde, car l’acceptation ou le refus de la musique de Tool peut être tout aussi viscérale qu’obsessionnelle. Puis qui sait, peut-être que grâce à ce centième Music Monday, vous découvrirez un groupe qui saura vous passionner autant qu’il parvient le faire sur ma personne.