Ahh Klone… Un nom qui fait battre mon coeur à l’évocation de notre florissante scène française. Voilà maintenant 23 ans que le quatuor poitevin parcourt notre planète, nous gratifiant d’un somptueux mélange de rock et metal progressif aux alents atmosphériques sur leurs récentes sorties. En cette année 2019, ils viennent rajouter une pierre à leur bel édifice avec la sortie d’un album aux continuités éthérées avec Le Grand Voyage. Embarquez avec nous dans une traversée céleste et assistez à l’ascension de Klone vers le podium des plus grands.
Car oui, avec Le Grand Voyage, Klone signe ici un tournant majeur pour sa discographie. Ce sixième album est le premier signé chez Kscope, label respecté du milieu progressif. Comptant dans ses locaux quelques artistes de renom comme Steven Wilson, Anathema ou Tesseract pour ne citer que le haut du panier. La distribution étant assurée, voyons ce que nos musiciens nous ont concocté.
L’album résulte d’une production atmosphérique dans la plus pure continuité de celle explorée 4 ans auparavant avec leur précédente sortie Here Comes The Sun. Une suite logique qui s’opère au profit des mélodies, devenant ainsi de plus en plus aériennes. Un coté éthéré par la pochette et le nom de l’album. Celui-ci étant donc une œuvre complète sur tous les médias.
Notre écoute commence avec « Yonder », single sorti comme éclaireur au début de l’été. Et autant dire qu’il était annonciateur de la tempête à venir. Une musique céleste, portée toujours par la voix de Yann Ligner qui signe ici et sur tout le long de la galette ses meilleures performances vocales. Un combiné d’effets de reverbes atmosphériques, de notes de pianos et bruits ambiants d’orage ont fait de « Yonder » un instant classique du groupe.
Bien entendu le reste de l’album n’est pas en reste. Enchaînons avec « Breach » et son éloge aux travaux de Gilmour. Titre continuant sur la voie lancée par le morceau précédent. Les paroles optimistes sont embellies par les guitares d’Aldrick Guadagnino et de Guillaume Bernard. Si « Yonder » est un saphir, « Breach » est le diamant de l’album. Deux bijoux de composition progressive et atmosphérique qui servent d’introduction phénoménale à l’album.
L’auditeur se verra voyager dans toute une palette d’émotions. Vouloir analyser chaque chanson serait un exercice trop futile car il vous gâcherait votre découverte et les sentiments que vous pourrez ressentir. Citons néanmoins quelques moments remarquables comme le solo de Saxophone à la limite du free jazz sur « Indelible ». La montée en puissance servant d’outro sur « Keystone » ou encore l’intégralité du morceau « The Great Oblivion », à l’identité sonore plus agressive, véritable turbulence de l’album. Tout ceci pour se finir dans une échappée mélancolique sur les deux derniers titres, à savoir « Sad And Slow » & « Silver Gate ».
Cet album est d’une cohérence folle, une aventure au service de la musique, belle et planante. S’inscrivant comme la suite logique de la discographie de Klone. Là où Here Comes The Sun promettait à l’auditeur le début d’une épopée, celle-ci évoquée par l’arrivée du Soleil après la dépression, Le Grand Voyage est la prolongation de cette histoire. De part les différents textes de l’album, où nous invite à continuer notre chemin, dans le but final de trouver notre raison d’exister, notre lumière intérieure. A cela on doit quelques traitements philosophiques, le chemin ne sera pas que tout blanc, raison de l’hétérogénéité de la musique de Klone ici présent.
Le Grand Voyage est un album d’une classe folle, une ode à la découverte, ainsi qu’un hommage non caché à la musique progressive et atmosphérique, qui trouve dans ce nouveau disque un terreau fertile pour une odyssée onirique. Vous vous perdrez très vite dans la mélodie céleste de cet album, qui consacre un grand pas en avant dans la carrière de Klone. Espérons que ce pas soit celui de la renommée internationale qu’ils méritent tant.
Car si il y a bien un défi qu’a su relever Klone avec Le Grand Voyage, c’est celui d’avoir sorti l’album de l’année. Et pourtant la concurrence était rude en 2019. Mais à côté des Tool, Cult Of Luna ou autres Periphery, nos poitevins ont su tirer leur épingle du jeu pour pondre un des chefs d’oeuvre du rock atmosphérique.
Chansons préférées :
- Yonder
- Breach
- Keystone
- The Great Oblivion
- Sad And Slow