Etienne Sanchez, dit Sancho, aime le Punk Hardcore Suédois. C’est donc tout simplement qu’il devient fan de Refused, et que pour nous, il chronique ce nouvel album marquant leur retour. Pour voir ce leader charismatique, il faudra venir à Theizé Plaisir pour assister au grand show de Theizécoresponsable.
Nothing has changed (enfin presque…)
Coucou les enfants,
Aujourd’hui on s’attaque à « Freedom », le nouvel album du groupe Vägrade, ou plutôt Refused pour ceux qui comme moi, ne parlent pas un mot de suédois.
Une critique d’album, c’est souvent une succession de paragraphes ou les morceaux sont décortiqués un à un, et ou l’auteur finit par un ”c’était mieux avant!” ou un ”on sent vraiment que le groupe arrive en pleine phase de maturité”.
Mais comme vous avez tous des oreilles et un bon logiciel de téléchargement (oui oui, moi aussi j’achète mes vinyles bios chez le petit disquaire du coin!), et bien je vous laisse vous faire votre propre avis en écoutant vous-même cet album.
En revanche, si vous faites partie de ces gens obligés de lire l’avis d’un illustre inconnu pour se faire par la suite leur propre opinion, qui sera elle-même partagée autour de la machine à café dégueulasse du boulot (30 centimes seulement, le café!), et bien voici ce à quoi vous devez vous attendre.
Etant un grand fan du groupe, j’attendais donc avec impatience la sortie de cet album. Ayant vu nos amis suédois sur scène trois fois depuis leur reformation en 2012, j’avais été scotché par l’énergie dégagée sur scène, le genre d’énergie qui en dit long sur le désir des musiciens de faire perdurer la légende Refused.
A la même époque, on avait également assisté à la reformation du groupe At the Drive In, qui à cette époque était devenu aussi rock’n roll sur scène que les BB Brunes post-puberté…
A coups de promo mystérieuse et de slogans révolutionnaires, l’annonce d’un nouvel album 17 ans après le grand « The Shape of Punk to Come » semblait donc être un beau cadeau pour ce début d’été. C’est à cette période que le départ du guitariste Jon Brännström est annoncé, en raison d’un soi-disant manque de motivation. Une nouvelle surprenante lorsque l’on a déjà vu le personnage chauffer la scène.
Bref, je me retrouve finalement avec ce nouvel opus entre les mains, et voici ce que j’ai entendu :
« Freedom » commence avec Elektra, un premier morceau qui m’ouvre l’appétit avec un riff trituré dans tous les sens, un son fidèle au groupe, de la violence et de la bagarre.
Plus j’avance dans l’écoute, et plus je constate la présence accrue de samples, sons électroniques et nappes synthétiques.
En effet, Refused a toujours utilisé les samples dans ses morceaux, mais jusque-là, ils servaient d’introductions et de transitions. Ils font maintenant partie intégrante de certains titres, ce qui crée parfois une musique trop produite, trop arrangée, pas assez crue…Des lignes de chant claires et des parties aux tendances pop viennent encore une fois nous éloigner du son originel.
Pour l’humour, on salue le chanteur Dennis Lyxzén, qui a réussi à caser le mot « Congo-Belgique » dans le titre Françafrique, cela n’a pas dû être facile, on salue donc sa plume…
On ressent parfois comme un manque d’inspiration dans les compositions, un sentiment accru lorsque l’on écoute le titre 366, dont le riff principal est calqué sur celui de The Shape of Punk to Come. Les musiciens utilisent souvent des gimmicks qui leur sont propres et qui reviennent au fil des années mais ici on a l’impression que le groupe a opté pour la solution de facilité en s’inspirant de l’un de leurs titres les plus populaires.
Bon, ma critique est peut-être un peu dure, il y a tout de même de bonnes idées dans cet album, mais la direction prise par certains titres me fait penser à celle que Muse a emprunté au fil des années…
Ok je suis un peu dur…
Un groupe se juge par ses albums et par ses prestations scéniques, j’ai donc pu voir en direct la retransmission de l’un des premiers concerts filmé depuis la sortie de l’album, lors de l’Open’er Festival , en Pologne.
C’était aussi l’occasion de voir ce que pouvait nous offrir le nouveau guitariste Mattias Bärjed en concert, et le résultat est : pas grand-chose… Malgré un son de captation live ne jouant pas en sa faveur (une guitare complètement sous-mixée), et un public mou comme du beurre au soleil, on a envie de lui dire : «Putain mais réveille-toi bonhomme, tu joues avec Refused bordel ! ».
Mis à part ça, Refused est loin d’être mort, ça joue, ça gueule, ça danse, ça fait tourner les micros. Ecoutez l’album, il y a de bonnes choses à en tirer, faites-vous votre avis, et surtout allez les voir sur scène, vous risqueriez de prendre une bonne déculottée !
Laissons donc le temps au temps et voyons comment leur musique évolue, en espérant que la prochaine fois, le groupe décide de s’enfermer dans une cave humide pour composer un album plus simple, plus hargneux, plus vrai.
J’ai finalement écrit une critique qui ressemble à toutes les critiques, je suis une merde…
Bisous sucrés salés.
Sancho Banana.