Lundi 27 Juillet 2015, 21h20. Alors que le jour commence à tomber sur le théâtre antique de Fourvière, une foule aussi nombreuse qu’éclectique s’amasse dans l’arène, bières à la main et sourire aux lèvres, rassemblée ce soir pour une seule raison : le rock’n’roll !
21h30, alors que les techniciens ont fini de s’affairer sur scène, c’est Don Cavalli qui prend le relais avec ses deux compères. Derrière ce nom aux consonances mafieuses (n’ayons pas peur des stéréotypes) se cache une musique plus qu’honnête, et plus que le soleil de Sicile, c’est la chaleur moite du bayou qui transpire dans ses chansons. Rien de très nouveau certes, mais le power trio délivre un rock bluesy coloré tout à fait agréable, à base de rythmiques simples et de Danelectro.
Après une demi-heure d’un set plus que respectable, il est désormais temps de céder la place à Robert Plant ! 22h30, le changement de plateau s’achève, la nuit est tombée, et les verres sont à nouveau pleins. Certains spectateurs aussi, certainement, mais ça ne vaut pas le coup d’en parler. La lumière tombe, et c’est sur Trampled Under Foot que Robert Plant et ses Sensational Space Shifters font leur entrée. Elle sera bientôt suivie de Black Dog, comme pour finir de convaincre un public déjà rallié à la cause de celui qui fut la voix de Led Zeppelin.
Des morceaux de Led Zep, Robert Plant en distillera tout au long de son set, pour le plus grand plaisir de tous. On trouvera notamment The Rain Song, Dazed and Confused et Custard Pie, entrecoupés de compositions, mais aussi de quelques reprises (on pensera notamment à une version revisitée du célèbre Spoonfull de Willie Dixon, qui avait déjà été reprise par Cream notamment).
Pourtant, Robert Plant ne se contente pas d’interpréter les anciennes chansons qui ont fait sa gloire, car toutes sont réarrangées à sa sauce, et celle de ses Sensational Space Shifters, qui offrent à l’audience un véritable voyage, grâce notamment aux arrangements au violon africain et autres instruments traditionnels. Un rock 70’s à la fois tribal et actuel, soutenu par un basse-batterie sobre mais redoutablement efficace.
Le périple se poursuit jusqu’à un Whole Lotta Love (débuté, il faut le signaler, sur le I Just Wanna Make Love to You d’Etta James) qui à l’instar de son interprète n’a rien perdu de son énergie ! De quoi finir d’enthousiasmer le public des Nuits de Fourvière avant le rappel, composé de Satan your Kingdom must come down et achevé par un Rock’n’Roll revisité mais toujours aussi endiablé.
Comme ce fut le cas il y a quelques années avec les Strange Sensation, Robert Plant montre qu’il a su faire évoluer sa musique au fil du temps, en la nourrissant d’influences allant des plus traditionnelles aux plus actuelles. Autant de couleurs qui viennent s’ajouter à la palette de cette légende vivante du rock qui malgré son statut surprend par son humilité. Ses 66 années au service du rock n’ont pas encore eu raison de sont talent et de son enthousiasme, et c’est tant mieux !
Par Bertrand Saint-Lager