Est-il possible d’être un génie musical, et de pourtant passer totalement inaperçu dans le paysage musical mondial ? La réponse est oui avec Isaiah Mitchell et ses deux groupes, Earthless et Golden Void. Mais aujourd’hui on va se concentrer sur le dernier cité, avec Berkana, leur dernière production.
Isaiah Mitchell c’est le guitariste génial d’Earthless, groupe de Stoner Instrumental, à base de chansons longues, très longues, entre 15 et 30 minutes par chanson. Et lors du concert à l’Épicerie Moderne, ce bon vieux Isaiah s’est permis de prouver qu’il avait de la voix avec une reprise de « Foxy lady » ultra burnée. Plus tard, mon frère m’a indiqué que notre acteur du jour avait un deuxième groupe, nommé Golden Void, et qu’ils avaient sorti leur deuxième album en 2015 et que c’était une tuerie.
Et en effet, c’est une véritable tuerie, ma plus grosse gifle de l’année et de loin. Pour les connaisseurs d’Earthless, n’espérez pas retrouver des similitudes entre les deux groupes, hormis sur la qualité des riffs. Parce que sinon Golden Void c’est du rock teinté 70’s façon stoner avec du LSD pour fignoler le tout. C’est un mélange détonnant et incroyablement efficace qui arrive dans tes oreilles.
On alterne entre le puissant et l’aérien, le sauvage et le tendre, la brutalité et la caresse. Golden Void c’est tout ça à la fois, notamment avec l’enchainement « Dervishing » « Astral Plane ». La première nommée tant à se rapprocher d’un Blue Oyster Cult ou un Boston avec son riff rapide et groovy à la fois, tandis que les solos sont juste comme il faut. La seconde est le chef d’oeuvre de l’album. 7 minutes de voyage dans une autre dimension. Un délice auditif, psychédélique et old school à souhait, tout en gardant une certaine modernité qui rend le tout incroyable. Lors de la première écoute de cette chanson, je suis resté 10 minutes bouche bée à essayer de comprendre ce qu’il venait de se passer.
Le seul petit reproche que je pourrais faire concerne « Storm and Feather » qui clôt l’album. Une ballade de 7 minutes qui casse le rythme crée par les autres titres. Néanmoins, n’imaginez pas que la chanson est mauvaise. Loin de la, mais elle dénote un peu de l’ensemble global. Ce qui casse la dynamique mais bon, si on pouvait avoir des morceaux finaux de cette qualité à chaque fois, ça serait un plaisir fou.
Si vous ne l’avez pas compris, écoutez Golden Void, les 2 albums sont des pépites. Bien que ma préférence aille pour ce Berkana, le premier opus comporte « Atlantis » morceau d’une qualité incroyable. Isaiah Mitchell, merci pour Earthless et merci pour Golden Void. Parce qu’avec ces deux groupes, tu distribues gifles sur gifles et tu rappelles que dans l’ombre des Dave Grohl, des Josh Homme, il existe des musiciens tout aussi doués, si ce n’est plus, et qui font un bien fou en terme de musique pur et d’émotions. Et c’est essentiel.