Cette rentrée 2017 était alléchante sur le papier avec 4 gros albums sortant en l’espace d’un mois. Après Queens Of The Stone Age, place à un autre groupe des 90’s.
Dave Grohl est le mec le plus cool du monde. Il est ami avec tout le monde, quand il dit un mot un peu méchant ça fait rire. Quand il se pète la jambe, il continue à faire sa tournée, faisant de lui un mec encore plus cool. Josh Homme est le deuxième mec le plus cool du monde. Son attitude respire la classe et la sympathie. Il est connu pour son travail dans Queens Of The Stone Age auquel a participé Dave Grohl. Et les deux lurons sont bien plus liés par leurs discographies qu’il n’y parait.
En 2013, Qotsa sortait Like Clockwork, l’album le plus ambitieux de leur carrière. L’ambiance Desert Rock étant présente et poussée à son paroxysme. Mais le groupe allait plus loin dans sa démarche. Pas mal de guests, des claviers bien plus mis en avant, des ambiances fortes. C’est un produit incontournable de leur discographie. Suivant ça, il y a Villains, dont on a parlé récemment, et qui lui se démarque par sa prod très popesque. Passons maintenant au sieur Grohl.
Sa discographie ressemble à des montagnes russes avec l’excellent Wasting Light suivi par un oubliable Sonic Highways qui ne vaut que pour la série créee autour de l’album. Ils ont aussi officialisé la signature d’un « nouveau » membre. Rami Jaffee tournait avec les Foos depuis 2005. Il a participé à toutes les sorties & les lives depuis ce jour. Maintenant il fait partie de l’équipe en tant que claviériste. Alors que les Foos étaient censés être en pause, ils en ont profité pour enregistrer la 9ème pierre de leur édifice musical : Concrete & Gold. Un nom qui peut se répercuter dans leur musique.
Partons du sol si vous le voulez. Paul McCartney ne sert à rien et c’est dommage. Il joue de la batterie sur le plus mauvais morceau de l’album qui se nomme « Sunday Rain ». On retrouve Taylor Hawkins au chant et il aurait surement été plus judicieux d’inverser les rôles. Ensuite, il y a un léger goût de resucée de Wasting Light sur 2 morceaux. « La Dee Da » rappelle « White Limo » tandis qu’ « Arrows » surfe sur la vague nommée « Arlandria ». Enfin, car il ne faut pas l’oublier, les Foo Fighters sont un groupe de stade. « The Line » est là avec son riff à la Kings Of Leon pour faire danser les mères de familles à la radio Ricaine.
On s’élève un peu avec l’ouverture « T-Shirt »/ »Run » qui montre que les Foos ont écouté quelques pièces de rock des 60’s/70’s. Les harmonies vocales ont une place prépondérante dans cet album et comme elles sont bien utilisées, ça hausse le niveau des chansons. En parlant de sentiment de déjà vu, on peut aussi citer la très belle ballade « Happy Ever After (Zero Hour) » que les Beatles n’auraient pas reniée. Et on va pas se mentir, « Arrows », qui est citée plus haut, est un morceau qui fonctionne magnifiquement, surtout au moment des refrains.
Mais ce que vous voulez, c’est le Gold, c’est compréhensible. Et ce qui est beau avec cet album c’est qu’on se rend compte que de simples « lalala » peuvent changer une chanson en bien. C’est le cas de « Make It Right » qui est sublimée par l’intervention de… Justin Timberlake. Car oui, les Foo Fighters peuvent se permettre de reléguer Justin Timberlake aux « Lalala ». Mais ça rend tellement bien qu’au final on salue l’initiative. On salue aussi le roulement « Neil Peartien » de Taylor Hawkins, dans le mouvement comme dans le son. On enchaîne avec un titre incroyable, le 2ème single sorti : « The Sky Is A Neighborood ». Morceau qui fut le dernier enregistré par Grohl & co alors que Concrete & Gold était terminé. Belle inspiration. Cette power-ballade qui montre crescendo jusqu’au refrain avec ses choeurs (Et la présence d’Alisson Mosshart) ou encore les violons qui ajoutent un quelque chose de beau.
On a aussi « Dirty Water » qui peut dérouter avec son intro bossa-nova et sa première partie assez classique, où on soulignera le backing vocal d’Inara George, seconde moitié de The Bird & The Bee qu’elle forme avec Greg Kurstin, producteur de l’album. Mais c’est à partir du pont que cette chanson trouve son intérêt. Au moment ou les instruments rentrent véritablement, notamment les claviers qui sont très bons. On ne peut s’empêcher d’hurler les paroles avec Dave Grohl. Enfin, l’album se termine via le morceau titre avec une inspiration Pink Floyd pas piquée des hannetons. Et quand on parlait de l’importance des choeurs, on en a le plus bel exemple ici avec le travail de Shawn Stockman (Boys II Men) qui rajoute une dimension épique folle.
Au final, pourquoi cette introduction autour de Qotsa ? Parce que Concrete & Gold est l’album le plus ambitieux de FF. Dans la production, dans les instrumentations, dans les voix, Dave Grohl voulait un album qui soit grand. Il l’a aussi décrit comme le mélange de Sgt Pepper et Motörhead. Un truc violent mais très pop. Ce qui pourrait sembler antinomique mais qui bizarrement fonctionne ici, mieux que pour Villains du côté de Qotsa. Les deux sont tellement liés qu’ils vont même tourner ensemble en 2018 au Brésil. Et on ne parle même pas de Them Crooked Vultures.