Que sait-on du nouveau Muse? Des trailers, des sons « kwak-ouak-ouak-pschiiiioooouuiiiii-ouakouakouakouaaaaak » : on l’aura compris, Muse s’essaie au dubstep. Etonnant? Non. Convaincant? A voir. Surprenant? Pour sûr. Soyons fous et lançons-nous dans l’écoute et la dissection de The 2nd Law.
Le sixième album de Muse débarque entaché de ce qu’il convient d’appeler une faute de gout : le dubstep. Dans le rock. Un peu à l’image du calcaire dans votre machine à laver, le dubstep se mélange très mal avec le rock and roll, quoi que puissent en dire les porte-drapeaux du mouvement électro-sonneries de portables (Skrillex en tête). Alors, que penser de cet album-là?
Presque 53mn, 12 morceaux. Dont Supremacy pour commencer. Premières notes : Tiens, on dirait Kashmir de Led Zeppelin (ou l’ancien générique de Téléfoot, pour les gens cultivés). Des cuivres, des claviers, des cordes…et je n’arrive pas farouchement à dire du mal de ce premier morceau. Bonne énergie tout de même, malgré cette impression d’entendre la guitare de Brian May de partout. Morceau plutôt sympa, ce Supremacy. Le gros problème, c’est que la 2, c’est Madness. A choisir , j’aurais pris ce Madness-là. Je ne sais pas si je dois décrire ce que j’entends, vous laisser imaginer, ou tout simplement vous dire que Chris Martin (chanteur de Coldplay) estime que Madness est le plus grand morceau de Muse. Je crois que tout est dit.
Passons à Panic Station. Coincé quelque part entre George Michael, Inxs, Duran Duran, les Red Hot Chili Peppers, Stevie Wonder et les années 80, morceau super efficace qu’on devrait fort logiquement retrouver en prochain single, Panic Station est ce genre de morceau qu’on aime sans savoir pourquoi : un morceau idéal pour siffloter au volant, sur l’autoroute. Pas transcendant mais plutôt intéressant, malgré la touche disco/jean-michel-jarre/wham (rayez la mention inutile)
Voilà pour l’entrée de l’album. On a clairement l’impression que Bellamy et ses comparses se sont tournés vers leurs prédécesseurs pour s’inspirer : Queen, ELO… A mon sens, tout n’était pas à prendre, chez ces groupes. Comme l’a si drôlement (mais peut-être un poil durement) dit notre confrère Francis : « Il s’est réincarné en une espèce de Brian May du pauvre. » . Ne sois pas si dur, Francis, Bellamy n’a pas encore la coiffure hirsute de l’astrophysicien-guitariste (mais il a effectivement le même son….).
Poursuivons avec enthousiasme Follow Me, qui est clairement le tube pour faire danser les adolescentes confites dans le Biactol. Un mélange d’électro, de couinements et de choeurs à la U2 : bien plus qu’il ne m’en faut pour avoir des nausées.
La fin de l’album oscille entre samples kitsch, dubstep bon marché et voix forcées : c’est avec tristesse que je regarde Muse pondre l’album de trop. Encore un. Avant de vouloir jouer dans l’espace, Matthew, s’il te plait, remets les pieds sur terre.
Monsieur Cheveux 1 octobre 2012
La fin est un peu baclée dommage ! Bon je sais qu’il y a pas grand chose à en dire, mais je trouve le 5/4 tout au long d’Animals intéressant dans la mesure ou c’est chaud de proposer une métrique tordue sur un album pop.
Et puis j’aurais aimé lire deux mots sur Liquid State et la FABULEUSE voix de Chris qu’il faut absolument exploiter avec une instru plus sauvage !
Enfin bref, sinon oui … Muse quoi. Un album bien drôle au final.