Theizépines de Sapin (ou comment la magie de Noël fut sauvegardée).
C’est en Laponie, au Korvatunturi, que l’histoire nous emmène aujourd’hui. Ce lieu légendaire et pourtant peu connu abrite en effet la célèbre maison du père noël. Oui… Absolument, c’est bien ce petit chalet lumineux dont la grande cheminée blanche fume dans la nuit.
Nous sommes en plein coeur de l’hiver 2018, et comme chaque année, le père Noël, la mère Noël et leurs fidèles lutins s’activent pour apporter de l’émerveillement dans les yeux des bambins.
“- Mais dis donc, résidus de mes boules, tu vas peut-être te sortir les doigts ?” tonna le père noël à l’adresse du père Fouetrac, l’un de ses collaborateurs intérimaires, sous payés depuis des siècles maintenant. Pour donner du courage à l’assemblée (et aussi pour l’exemple) le vieil homme barbu cru d’ailleurs de bon goût de s’acharner auprès de Baltachaff, 25 Alexembre et Manu de Nazareth, les lutins préposés à l’emballage :
“- Et vous, vous êtes censés emballer les cadeaux, pas vous tirer sur le noeud…”
Puis il partit dans un rire nerveux s’asseoir au côté de la mère Noël qui s’était mis au téléphone rose pour payer les factures d’électricité (Les rennes Rudolphe, Tonnerre et Tornade servant à produire de l’énergie via la dynamo du Grand Nord étaient décédés prématurément après avoir subi les assauts répétés du gode ceinture à triple entrée de Mary Christmas. Cette détraquée sexuelle illuminée dont le cul était plus brûlant qu’une cheminée le soir de Noël ne trouvait jamais une bûche assez grosse pour raviver sa flamme anale…) Le père noël était vieux, fatigué et très cochon sur les bords, comme tous les vieux fatigués. Il caressait sa barbe en écoutant la mère Noël s’adresser à son interlocuteur entre deux frout :
“- C’est quoi ton p’tit nom ? Jérôme ? C’est joli ça, Jérôme… Ca fleure bon l’administration française… Tu fais quoi, mon poulet ? T’es mécano ? Et tu portes quoi sous ton tablier, mon chéri ?”.
Papier CadNo, témoin de cette infini mascarade, récupérait les présents richement emballés destinés aux bambins du monde entier, puis avec l’aide de Noyeux Joëlle, ils chargeaient l’immense hotte du vieux con. Noyeux Joëlle, toujours le sourire aux lèvres, trouvait son plaisir dans l’appréciation de chaque instant en confectionnant sur son temps libre des cartes de voeux personnalisées. Aussi s’adressa t-elle à son camarade en ses termes :
“- Merci pour ce gros paquet… On pourrait lui mettre un joli kiki !” Toute la joie et l’esprit de Noël semblait compromis jusqu’au moment où la mère Noël raccrocha le téléphone brusquement :
“La putain de sa mère, con de vierge !”
L’assemblée toute entière regarda la matronne et se précipita à ses côtés alors qu’elle commençait déjà à raconter à qui voulait bien l’entendre qu’elle avait la solution pour donner du travail à tous et régler le problème de la faim dans le monde. Elle venait en effet de faire jouir le ministre de l’immigration, du travail et des pin’s parlant. Ce dernier s’était mis à pleurer de bonheur et lui avait proposé des vacances sur son yacht au large des Seychelles mais la mère Noël (plus connu sous le nom de DominatrixVixen666) avait exigé de partir avec toute son équipée de Laponie et de les remplacer ici-même par des immigrés clandestins.
Toute cette joyeuse bande s’était alors mis à chanter et à boire toute la nuit avant le départ, occasionnant des bleus, quelques gueules de bois et des joutes de zizicoptères mais surtout, chacun avait décidé de mettre à profit cette franche camaraderie pour monter un groupe de reprise de chanson de Noël : s’ils s’y mettaient tous suffisamment sérieusement, ils pourraient même prétendre à la programmation de Theizé Plaisir en 2019, le plus grand festival de l’Astral.
Après tout, pourquoi pas eux ? Alors c’était décidé : le père et la mère Noël allait chanter, aux côtés de Noyeux Joëlle qui assurerait les choeurs. Baltachaff et 25 Alexembre secoueraient leurs grelots sur leurs guitares, Manu de Nazareth quant à elle serait le groove avec sa basse aux côtés du père Fouetrac, ce sale connard mal luné qui taperait sur des fûts de mauvaise qualité. Mary Christmas allait récupérer les cartes de voeux électroniques de Joëlle pour se trafiquer un synthétiseur à l’ancienne et provoquer un enjaillement de qualité.
Enfin, Papier CadNo qui trouvait très joli le gode ceinture à triple entrée ensanglanté décida de l’utiliser pour faire des percussions. Et le tour était joué. Du travail pour les immigrés clandestins, des vacances aux Seychelles et un groupe de reprise hivernal, la magie de Noël pouvait perdurer. Il restait à trouver un nom pour ce groupe légendaire, et c’est Theizépines de Sapin qui fut adopté à l’unanimité.
Merci la mère Noël pour tes dons et ton sens des priorités, tu habites peut-être en Laponie, mais tu es chaude comme les enfers, et ça fait toute la différence au moment de partir en vacances.
Rédigé par Jimmy Kane
Photos et vidéos : Marco G. Alfano