Pour ce deuxième opus de ma nouvelle chronique « Histoire de chanson » je vous ai choisi la crème de la crème, le top du top, la cerise sur le gâteau, la frite dans les potatoes. La délicieuse chanson Killing In The Name !
C’est en fin d’année 1992 que le titre est dévoilé par Rage Against The Machine sur leur premier album éponyme. (Le succès en France est arrivé en 1994)
Une explosion musicale. Quasiment du jamais vu depuis la tentative de fusion de Walk This Way entre Aerosmith et RunDMC en 1986. Une rythmique ultra-calée, un jeu de guitare jamais entendue pour une musique aussi révolutionnaire que les paroles rappées de Zach de la Rocha ! Paroles qui dénoncent clairement le racisme latent qui pollue les Etats-Unis: « Some of those that work forces, are the same that burn crosses » – « Certains de ceux qui travaillent pour la police, sont les mêmes qui brûlent les croix. » (Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre.)
Une photo d’un moine Bouddhiste (Thích Quảng Đức) s’immolant pour protester contre le meurtre de bouddhistes par le Premier Ministre du Viêt Nam en guise de pochette de single. Le groupe vous met dans l’ambiance d’entrée de jeu. (Photo également utilisée pour la pochette de l’album)
C’est en 1991 que la chanson est née.
A cette époque là, Tom Morello donnait quelque cours de guitares à West Hollywood, chez lui, pour arrondir ses fins de mois. Pendant une séance, il montre quelques exemples de riffs de hard rock improvisé en accordage Drop-D à l’un de ses jeune élève. Tout en lui expliquant les avantages et les possibilités de l’accordage en Drop-D, Morello improvise le légendaire riff de Killing In The Name. Il interrompt immediatement le cours pour enregistrer l’ébauche de composition sur un enregistreur à cassette avant de reprendre le cours comme si de rien n’était. Le riff est né et dort à ce moment là dans une cassette.
Dès le cours terminé, il rejoins ses 3 compères pour leur faire écouter le morceau d’enregistrement de mauvaise qualité appelé à devenir Killing In The Name et dès le lendemain le groupe s’attelle à la composition de la chanson.
Morello lâche toute son originalité, on peut entendre dans cette chanson la fameuse pédale Digitech Whammy lui permettant d’augmenter ou de baisser la note jusqu’à 2 octaves et de créer des harmoniques uniques (Cette pédale d’éffet deviendra très récurrente dans les chansons du groupe)
Pour l’occasion, ce bon vieux Tom invente également un scratch (ressemblant à ceux des DJs) qu’on peut entendre sur d’autres chansons de l’album tel que Fistful Of Steel, effet qu’il créé en frottant ses cordes avec un bottleneck (ou n’importe quoi qui y ressemble) tout en switchant ses micros.
D’après lui : « [RATM] s’est mis à mélanger du hard-rock, du punk et du Hip-Hop et j’étais le DJ. Ca m’a permis d’émuler des tas de sons que j’avais entendus sur les disques de Dr Dre ou Public Enemy«
Morello par-ci, Morello par-là…mais la chanson se distingue également par la rythmique qui pèse des tonnes et le flow de Zach !
La chanson a été placée à la 89e place dans le classement des 100 meilleurs solos de guitare, classement fait par Guitar World.
Le Magazine Q l’a placé à la 24e place dans sa liste des 100 meilleures chansons faisant la part belle aux guitares et à la 99e place dans le classement des 100 meilleures chansons de tous les temps.
Le label ayant produit l’album n’est autre que le label nommé « EPIC ». Coïncidence ? Je ne crois pas.
ANECDOTE BONUS
En 2009, une campagne est lancé sur le réseau social Facebook. Cette campagne visait à éviter que pour la 5ème année consécutive, le gagnant de l’émission X-Factor se retrouve à la « prestigieuse » 1ère place des charts anglais la veille de Noël.
Les internautes ont lancé un appel à acheter en ligne la chanson Killing In The Name plutôt que la chanson du vainqueur de l’émission.
Killing In The Name l’emporte avec 500 000 ventes contre 450 000.
Le clip !
Qui a d’ailleurs longtemps été censuré en version intégrale par la chaine musicale MTV à cause du fameux doigt d’honneur de Zach et de ses belles paroles « Fuck you, I won’t do what you tell me«
Vous pouvez également apercevoir à la fin du solo et pendant la montée (vers 4 minutes 10) un homme se faire attraper par un gars de la sécurité. Puis ensuite voir Zach engueuler le gars de la sécurité pendant que l’homme saute dans le public.
En bonus, la montée en puissance du groupe lors de leur date à Bercy en 2008, vu du public.
Apoptose 14 novembre 2012
Jolie conclusion.