Nouvelle série d’article consacrée à nos albums préférés de la décennie qui vient de s’écouler. Et comme on est plutôt gentil, on s’est dit qu’on allait remonter année par année pour vous donner encore plus d’albums à écouter ou réécouter. On débute en toute logique par 2010.
Avant de commencer, laissez-moi vous expliquer le fonctionnement de chaque article. Les rédacteurs vont parler de l’album qu’ils préfèrent concernant chaque année écoulée. Mais ils auront le droit d’évoquer quelques mentions honorables pour expliquer leur choix final. Sans plus tarder, voici notre sélection.
L’album de Drey Talquor : Les Discrets – Septembre Et Ses Dernières Pensées
2010 est une période bien lointaine pour moi. A cette époque, je n’écoutais encore rien que ce j’apprécie aujourd’hui. Mais pourtant, je me souviens de cette première écoute en 2014 des Discrets, le projet de Fursy Tessier. J’ai découvert ce groupe bien avant celui, plus connu, de son ami Neige : Alcest. Cet album fut ma porte d’entrée dans une musique plus onirique. Où l’accent est mis sur une mélodie calme, enivrante, teintée de beaucoup d’effets de reverb. Les Discrets et Alcest ont sorti là même année ce qui est pour beaucoup leurs chefs d’oeuvre respectifs, et sans aucun doute qu’Ecailles de Lune aurait sa place dans ce top aussi. Mais le groupe de Fursy n’utilisent que peu de chant crié et autres effets propres au black metal, alors qu’Alcest se dirige vers les terres du blackgaze, Les Discrets eux préfèrent rester sur du post-rock teinté de shoegaze galvanisant. La voix elle même est remis au rang d’instrument, préférant mettre l’accent sur sa musicalité plutôt que sur la diction du texte. Septembre Et Ses Dernières Pensées est un de mes albums fondateurs de ma culture. Celui qui me fera aimer plus tard tout les trucs en « post-machin bidule » que le Roadburn et autres fests bizarres aiment bien faire jouer.
J’ai un amour tout particulier pour cet album, avec qui j’ai passé quelques beaux moments dans ma vie. C’est donc sans hésiter que je mets cet album comme on incontournable de l’année 2010. Il nous propose un genre de musique qui nous transporte et nous font voyager. J’attends avec impatience la suite des aventures du groupe de Fursy !
L’album de Play To Die : Fear Factory – Mechanize
L’année 2010 ne fut pas forcément la plus riche de la décennie. Malgré de bons albums par The Glitch Mob, Electric Six, Deadmau5, The Ocean, Ghost et TesseracT, l’année fut assez maigre. Au milieu de tout ça, un groupe décevant lors de la décennie précédente fit un retour en force inattendu : Fear Factory. Digimortal et Transgression variant du très moyen au mauvais (Archetype vaut vraiment le détour au milieu de tout ça), Mechanize, après 5 ans de pause, fut une excellente nouvelle.
Car cet album a été un excellent retour aux sources avec un ton plus moderne. Le groove metal industriel aux relents de death de Fear Factory est tout de suite reconnaissable et les samples mécaniques sont plus en avant, les riffs plus acérés, et le son plus lourd et compressé qu’auparavant. Le passage du guitariste Dino Cazares dans Divine Heresy se sent : les parties rythmiques sont techniques, rapides et ont redoublé d’agressivité depuis Transgression. Elles sont plus proches de celle d’Archetype, synonyme d’headbang intempestif pour l’auditeur. La voix de Burton C. Bell est toujours aussi puissante, entre scream, clean et growl et les refrains sont fait pour que vous chantiez par-dessus. On retrouve certains thèmes déjà abordés dans les paroles de cet album (robotique, industrie et leur dangers, religion) mais Bell se met à parler de politique (« Controlled Demolition », qui parle d’un événement de Septembre 2001, « Fear Campaign ») et de société, notamment dans « Final Exit » magnifique morceau parlant d’euthanasie.
Si on pourrait croire au premier abord que ce nouvel album est du fan-service pour les amateurs de la première heure, la mise à jour presque inespérée du quatuor californien fait vraiment plaisir à entendre. Alors échauffez vous la nuque, car Mechanize ne vous la ménagera pas avec ses passages à la double pédale et le groove implacable de ses trois quarts d’heure.
L’album de Tolol : Avenged Sevenfold – Nightmare
Au moment de retracer l’année musicale 2010, deux choix sont apparus évident. Mais il a fallu trancher et j’ai décidé de garder l’album que j’ai découvert au moment de sa sortie. Du coup, je m’excuse auprès de Option Paralysis de The Dillinger Escape Plan.
Nightmare est le premier album d’Avenged Sevenfold qui a suivi le décès tragique de The Rev, leur batteur. Pour le remplacer c’est son modèle, Mike Portnoy qui prend place derrière les futs. Il réalise d’ailleurs un excellent travail, sans en faire trop. Il faut dire que Jimmy Sullivan, le vrai nom de The Rev, avait joué sur toutes les démos, facilitant le travail de Portnoy. On retrouve en ouverture le single titre « Nightmare » qui est un des meilleurs morceaux de la discographie d’A7X. Pour l’anecdote, c’est un des deux seuls titres dont les paroles ont été écrites avant le décès de The Rev.
L’ombre de The Rev plane sur tout le disque comme pour soutenir ses amis qui doivent maintenant vivre sans sa présence physique. Malgré tout, il participera à l’album en chantant sur le très beau « Fiction », en faisant les backing vocals sur « Nightmare » ou encore en screamant sur « Save Me ». C’est l’album le plus difficile qu’il eut été de faire pour A7X, et c’est paradoxalement un de leurs meilleurs. Les chansons sont magnifiques et oscillent entre les ballades tristes & les morceaux burnés qui te donnent envie de te battre. Si vous n’avez jamais eu l’occasion de vous pencher sur ce disque, ou que vous ne l’avez pas fait depuis un moment, alors replongez dedans. C’est une magnifique lettre d’amour à un ami décédé. Entre paroles tristes et musique puissante, Avenged Sevenfold délivre une masterclass.
L’album de Maxallica : Parkway Drive – Deep Blue
Pour être totalement honnête avec vous je n’ai pas découvert cet album en 2010 car je n’écoutais pas encore de metalcore et mon premier choix est le même que Tolol (NDLR : Désolé) donc je passe au numéro deux de mon top afin d’offrir un peu de diversité dans cet article !
Deep Blue est le troisième album de Parkway Drive ayant vu le jour le 25 juin 2010, trois ans après l’album ayant révélé le groupe aux yeux du monde entier : Horizons. C’était déjà le début de la fin pour les fans les plus puriste qui ne jure que par ce dernier ainsi que Killing With A Smile et pourtant Deep Blue possède une aura hors du commun dans la carrière du groupe de Byron Bay. De la première seconde de « Samsara » à la dernière de « Set To Destroy », le combo nous balance son metalcore reconnaissable entre mille dans la tronche entre les riffs incisifs de Jeff Ling, la batterie de Ben Gordon et la voix dantesque de Winston McCall. Si cet album est aujourd’hui presque absents des setlists, on a pu entendre pendant de longues années les tubes que sont « Sleepwalker », « Karma » et « Home Is For The Heartless ». De mon côté je mettrai très largement en avant le titre « Deliver Me » qui est dans mon top 3 des morceaux de Parkway Drive ainsi que le petit dernier « Set To Destroy » qui en 94 secondes détruit absolument tout sur son chemin.
Avant de terminer un petit mot sur cette pochette magistrale tout en bleu et en noir qui ferait un beau tableau dans mon appartement !
L’album de MattRouq : A Day To Remember – What Separates Me From You
Faisons donc un saut dans le passé. 2011, le jeune MattRouq, collégien isolé dans sa classe de troisième, en a un peu marre d’écouter Linkin Park en boucle sur son MP3. Il aime beaucoup Linkin Park, là n’est pas la question, mais un peu de variété ne ferait pas de mal. Alors, comme toute personne normalement constituée, il se rend sur le site Paroledechansons.fr (pas convaincu que ce soit le nom de domaine exact, mais vous me pardonnerez l’imprécision). Là, il clique sur la liste des artistes répertoriés, et il commence à écouter. Du vieux R’n’B, de la variété insipide, et soudainement… « All I Want », titre phare de l’album What Separates Me From You, d’A Day To Remember, sorti un an plus tôt, le 16 octobre 2010. Le début d’une grande histoire d’amour entre MattRouq et le quintet d’Ocala, qui continue encore aujourd’hui (la preuve ici).
Si Linkin Park a été mon initiation à la musique « alternative », A Day To Remember est LE groupe qui m’a définitivement fait basculer. Le mix parfait entre metalcore, post-hardcore et pop-punk, les trois genres toujours chers à mon cœur dix ans plus tard. ADTR est encore aujourd’hui mon groupe favori, au point de posséder un tatouage en hommage à la bande. C’est donc en toute logique que What Separates Me From You est mon album phare de l’année 2010.