On continue notre série d’article consacrée à nos albums préférés de la décennie qui vient de s’écouler. Prochain arrêt, 2016. Next stop, 2016.
L’album de Maxallica : Avenged Sevenfold – The Stage
C’est en 2016 qu’est sortit l’album de ma décennie et surtout le dernier album en date d’un groupe très important pour moi : Avenged Sevenfold. The Stage est aussi arrivé par surprise sans crier gare un vendredi d’octobre sans annonce préalable à part la sortie d’un premier single, le morceau éponyme, et l’apparition de deathbat un peu partout dans le monde sur des bâtiments un peu comme quand la police de Gotham appelle Batman.
Je me souviens encore avoir reçu l’album en promo le mardi nous indiquant qu’il sortait le vendredi et que c’était une surprise. J’ai donc pris mon courage à deux mains et j’ai décidé de sortir la chronique en 72h afin qu’on soit parmi les premiers au monde à avoir décortiqué cet opus. Sauf que je n’avais pas pensé à un détail important, j’allais détester cet album à la première écoute. Oui j’ai détesté The Stage lors de ma première écoute alors j’ai relancé une deuxième fois, c’était mieux. Et je me souviens distinctement partir du bureau ce soir-là et relancer l’album une troisième fois pour mon trajet Mairie de Clichy – Glacière, être transporté par les riffs de Synyster Gates, par la voix de M. Shadows et remercier les cieux pour l’arrivée de Brooks Wackerman derrière la batterie. Mon admiration pour cet opus n’a pas bougé d’un iota et malgré les sorties de Architects ou Knocked Loose, c’est bien cet opus qui remporte la palme.
The Stage est un album si singulier que le décortiquer en quelques lignes est assez compliqué et je ne vais pas m’y risquer. Je vais simplement vous dire que cet opus me ravit de la première note de « The Stage » à la dernière de « Exist », ce dernier titre étant d’ailleurs un des plus beaux de la carrière du combo. Ecoutez « The Greatest Show On Earth » de Nightwish juste après et vous verrez que les similarités entre les deux sont saisissantes, deux titres hors du commun. Pendant onze titres pour soixante treize gargantuesques minutes, Avenged Sevenfold nous sort ses plus belles mélodies, ses riffs les plus marquants et pourtant cet album restera à jamais un peu dans l’ombre à cause de son manque de reconnaissance à sa sortie.
L’album de Tolol : Mars Red Sky – Apex III
Je n’allais quand même pas faire une remontée temporelle sans en placer une pour le meilleur trio de l’histoire du rock Français ? (Comment ça j’en fais des caisses ?)
Blague à part, j’aurai pu choisir The Stage cité plus haut, All Our Gods Have Abandoned Us d’Architects ou encore Magma de Gojira cité en dessous. Au final, ce sont les Bordelais qui raflent la palme sur 2016. Il faut dire que cet album est une réussite du début jusqu’à la fin avec notamment le titre ouvrant le disque : « Alien Grounds/ Apex III »
D’une durée de 11 minutes, ce morceau est l’apogée de ce qu’à pu faire Mars Red Sky sur une piste unique. On est transporté dans un voyage stellaire et cosmique dont on ne ressort pas indemne. Il y’a la montée en puissance lente puis l’explosion sur le riff principal avant que les 3 voix ne s’entrechoquent dans nos oreilles. La basse est lourde, la guitare magique et la batterie d’une solidité redoutable. Rien qu’avec cette introduction, MRS pose ses couilles sur le game de manière violente.
Le reste de ce disque est évidemment réussi, et plutôt que de vous l’écrire une nouvelle fois, je vous propose de m’écouter avec mes compères de La Pause Clope. Mais écoutez Apex III (Praise For The Burning Souls) avant, c’est de la bonne.
L’album de Drey Talquor : Gojira – Magma
On arrive dans les années où j’ai vraiment commencé à m’intéresser à l’actualité musicale. De ce fait, jusqu’à 2019, je me retrouve devant plusieurs choix cornéliens qui me sont impossibles de départager. Sauf peut-être pour cette année 2016, ou un choix s’est très vite démarqué de la concurrence.
Saluons tout de même une poignée d’albums qui se sont très vites retrouvés dans mon top global de la décennie passée, à savoir All Our Gods Have Abandonned Us d’Architects, Kodama d‘Alcest, Brute Force de The Algorithm ou encore Mariner de Cult Of Luna et Julie Christmas. 2016 fut une de mes meilleures années musicales.
Mais pour ce top, arrêtons-nous sur un groupe dont sa carrière a connu une véritable explosion durant ces dix dernières années. Gojira est un groupe qui je pense vous est tous familier. Au moins de nom. Pas la peine de vous présenter nos landais préférés qui représentent maintenant fièrement la scène du metal français à l’international. Et si pour beaucoup, l’album qu’on retiendra de Gojira dans cette décennie est L’Enfant Sauvage, en parti du à leur signature chez Roadrunners Records avec ce disque. Pour moi, leur « magnum opus » est leur dernier album en date à l’heure où j’écris ces lignes, à savoir Magma.
Il s’est passé quelque chose durant mon écoute de Magma, quelque chose d’indescriptible en fait. Mais j’ai retrouvé en Magma tout ce que j’aimais dans la musique. Des riffs à la fois lourds et aériens, un jeu complexe de batterie comme seul Mario Duplantier sait en délivrer, un savant mélange entre voix claire et criée de la part de Joe. Le tout baigné dans une mélancolie constante, l’album servant d’hommage à la défunte mère des frères Duplantier, décédée quelques mois avant la production de l’album. Accompagné par les paroles du groupe, nous racontant leur deuil et comment vivre avec lui. Il s’y dégage une atmosphère très particulière, l’album le plus personnel du groupe, une harmonie parfaite entre pleurs et rage de vivre. Le message est totalement passé chez moi. C’est cet opus qui m’a fait mettre Gojira dans le haut du panier de mes groupes préférés.
En plus d’être d’une excellence rare, cet album m’a beaucoup aidé dans une période sombre de ma vie. Si bien que depuis sa sortie, l’ouverture de l’album : « The Shooting Star » n’as pas quitté mes oreilles depuis. Tout ces faits réunis font que Magma est de loin mon album préféré du groupe, et je dirais même un de mes disques favoris de tout les temps. Si on devait faire un classement global de la décennie. Magma est sans aucune concurrence en première position chez moi.
L’album de Matt Rouq : Beartooth – Aggressive
Attendez… comment ça A Day to Remember n’est pas l’album de l’année de MattRouq ? Mais Bad Vibrations c’était bien 2016, pourtant. Et bien oui, cette fois, pas d’ADTR. Ils sont tout là-haut, Bad Vibrations aurait pu être mon album de l’année. Mais d’une part, je me dis que j’ai bien assez clamé mon amour pour Jeremy McKinnon au fil des semaines, on a compris que j’étais un fanboy. D’autre part… Architects, Beartooth, Of Mice & Men et Dance Gavin Dance. Avec autant de qualité au sein d’une même année, comment on fait ?
Le top 5 de 2016 s’est donc assez vite dégagé. Tant pis pour le pop punk (ROAM, Good Charlotte, Sum 41, Waterparks). Tant pis pour Hands Like Houses, Pierce the Veil, Crown the Empire, Skillet et The Amity Affliction. Autant de galettes sur lesquels je reviens régulièrement, mais qui ne peuvent occuper le trône d’une année encore bien fournie. Il m’en restait cinq, j’ai dû faire un choix, c’était extrêmement dur. Après maintes délibérations, j’ai décidé de consacrer Aggressive, de Beartooth.
Ce qui a fait la différence, c’est peut-être ma familiarité avec la bande de Caleb Shomo. Architects, Of Mice & Men et Dance Gavin Dance étaient pour moi des découvertes, une première immersion dans l’univers de ces groupes. Mais pour Beartooth, j’avais écouté et adoré Disgusting, j’attendais avec impatience Aggressive, et je n’ai pas été déçu. 40 minutes de patates dans le pit à en faire pâlir Tyson Fury. On sait à quoi s’attendre avec le quintet de Columbus, Ohio. La production est ultra-léchée, les refrains sont catchys, les breakdowns sont saillants et l’intensité dans la voix de Caleb Shomo est palpable. La galette est d’une grande homogénéité, tant et si bien qu’il m’est difficile de ressortir un titre plutôt qu’un autre. « Hated » et « Loser » sont sans doute mes favoris, mais je ne peux pas terminer cet hommage sans mentionner le final, « King of Anything », qui m’a beaucoup touché.
En résumé, écoutez Beartooth. N’oubliez pas les autres groupes parce que 2016 était une sacrée année musicale. Et bagarrez-vous dans le pit avec respect pour votre prochain.
L’album de PlayToDie : Car Bomb – Meta
2016 fut une année exceptionnelle sur le plan musical. Si bien qu’il me faudrait une vingtaine de lignes pour lister tous les bons albums sortis cette année-là. Je vais donc devoir me limiter dans mes mentions avec Meshuggah, Gojira, Sithu Aye et King Gizzard And The Lizard Wizard.
Ce fut surtout l’année de la découverte du math metal avec Car Bomb, quatuor new-yorkais ami depuis longtemps avec mon groupe préféré Gojira. C’est d’ailleurs dans leur studio que l’album a été enregistré, et Joe Duplantier fait même un featuring sur une chanson. Et si l’album m’a notamment marqué grâce à sa violence inégalable (qui rivalise « You Will Never Be One Of Us » de Nails sorti quelques mois plus tôt) c’est sa déstructuration qui m’a retourné le cerveau. Malgré une connaissance assez pointue de Meshuggah la complexité de Meta a été ardue à appréhender.
A tel point que si chaque morceau de l’album veut que vous vous brisiez la nuque, trouver un rythme pour le faire est délicat. Mais Meta n’est pas que de la violence. Sur plusieurs morceaux dont « Gratitude » ou « The Oppressor » les quatre brutes se permettent des passages plus calmes, quasiment planant, aux influences Deftoniennes. Au-delà des bends monstrueux (« Constant Sleep »), des riff lourds (« Secret Within »), cet album est aussi extrêmement bien produit, avec le guitariste Greg Kubacki qui s’en donne a cœur joie sur les effets et les pédales. Ce dernier nous gratifie aussi de plusieurs solos courts mais marquants, au-dessus de sections rythmiques désarticulées que Jon Modell et Elliott Hoffman tiennent à la perfection. Il ne faut pas oublier Michael Dafferner qui nous propose un chant tantôt dans l’agressivité pure et plus tard avec une voix apaisante.
Le tout réuni fait une recette très satisfaisante avec pour résultat final Meta, soit 50 minutes à se faire taper dans un rythme incompréhensible sur la tronche sans vergogne. Et vous en redemanderez, soyez-en sûrs. Meta est clairement l’album de la révélation pour Car Bomb, alliant efficacité et qualité de composition et de production.