Voilà plus d’un an que la musique live se concentre uniquement sur des vidéos ou des performances en streaming. Fort heureusement, les artistes et programmateurs redoublent d’ingéniosité pour proposer une expérience différente afin d’apaiser les plaies encore ouvertes par le Covid. Parmi tous les concerts diffusés sur Internet, un m’a particulièrement transcendé ces derniers mois.
Au risque de vous surprendre, j’aime énormément le Stoner et tout ce qui en découle. Particulièrement quand on plonge dans les territoires psychédéliques. Les ambiances crées me touchent et je me prends à voyager en compagnie des musiciens qui jouent leurs mélopées. Si je dois faire sortir un nom, celui d’Earthless arrive systématiquement dans les premiers.
Là aussi, aucune surprise si vous êtes un lecteur assidu de ce site. J’adore Earthless et son guitariste de génie qu’est Isaiah Mitchell. Bien évidemment, il ne serait rien sans une section rythmique monstrueuse alors rendons aussi hommage à Mario Rubalcaba (Batterie) & Mike Eginton (Basse). A eux trois, les Californiens déposent à la face du monde un hard rock psychédélique possédé où les titres les plus longs ne se gênent pas de gratter quelques minutes supplémentaires, la faute à l’inventivité et au feeling de Mitchell qui part dans des jams totalement furieux et jouissifs.
Si les albums studios du groupe sont adorés, les performances lives sont encore plus louangées tant elles peuvent être différentes d’un soir à l’autre. C’est ce qui est formidable avec Earthless : l’imprévisibilité. Il m’était donc impossible de louper leur performance live dans le désert du Mojave diffusée en début d’année. Première soirée d’une liste de 5 (avec notamment Stöner, nouveau groupe de Brant Bjork & Nick Oliveri), cette prestation fut à la hauteur de l’attente crée par Giant Rock qui organisait ces concerts.
Débuté sous le soleil couchant de Californie, le live s’est poursuivi dans la nuit noire avec une lumière teintée d’effets psychédéliques qui se projetait sur les rochers derrière Earthless. Un décor de rêve pour une prestation magique qui ne pouvait qu’inciter au voyage de l’âme et de l’esprit. Pendant 1h17, le trio a joué dans la plus pure tradition des Generator Parties de l’époque. Une setlist de trois titres étirés jusqu’à plus soif pour le plus grand bonheur des afficionados ayant déboursés les euros quémandés pour visionner le live.
Fort heureusement, cette soirée est désormais disponible sur toutes les plateformes de streaming, de quoi rattraper son retard à défaut de pouvoir visionner de nouveau le live. Néanmoins, il est en précommande en Blu-ray sur le Bandcamp d’Earthless. Croyez-moi, l’expérience vaut le coup.
N’importe quel titre aurait pu être au centre de ce Music Monday mais mon coeur a choisi « Lost In The Cold Sun ». Premier titre avec lequel je suis tombé amoureux d’Earthless, il voit sa durée être doublée pour ce concert, passant de 21 minutes à 39 au gré des improvisations de Mitchell. Alors posez-vous confortablement, éteignez les lumières, fermez les yeux et décollez avec Earthless Airlines direction l’Astral. Vous ne le regretterez pas.