Il y a des groupes qui attirent la hype dès qu’ils annoncent quoi que ce soit. Dans le monde du metal progressif, Between The Buried And Me fait parti de cette caste. Il faut dire que BTBAM a frappé fort avec leur dernier single.
Un peu de contexte s’impose. Après un début un peu tumultueux concernant les membres, et deux albums au compteur, les Américains trouvent le line-up idéal et se mettent en œuvre pour continuer sur les bases déjà solides. Après Alaska sorti en 2005, le quintette écrase tout sur son passage avec Colors. Nous sommes en 2007 et à partir de cette sortie, BTBAM va s’imposer dans la sphère prog comme une entité à prendre au sérieux.
Colors, c’est un disque qui sera une prise de risque pour BTBAM qui se cherchait un peu stylistiquement parlant. Avec son heure au compteur, ses chansons s’enchainant comme une seule piste et ses influences multiples, le quintette frappe fort. A tel point que cet album est encore considéré comme leur meilleur par les fans et est souvent cité par les magasines dans les tops albums de metal progressif.
Ce qui marque c’est que chaque membre possède une puissance dans son registre. La voix de Tommy Giles Rogers capable de passer du scream au fry en passant par le clean, Blake Richardson qui couche tout le monde à la batterie, les riffs détonnant du duo Paul Waggonner / Dustie Waring et puis la basse folle de Dan Briggs. Chaque personne va prendre un statut différent qui poussera les afficionados à attendre la suite avec une grosse impatience.
Depuis 2007, de l’eau a coulé sous les ponts. BTBAM a navigué du technical death au metal prog plus simple, notamment sur Coma Ecliptic (2015). La dernière sortie des Américains, Automata, a eu son lot de critiques. De sa sortie en diptyque plutôt qu’en un seul disque au morceau moins marquants, les fans ont un peu tortillé du nez devant ces disques.
Et puis, une annonce sortie de nul part. Un nouveau morceau diffusé sur la radio SiriusFM avec beaucoup de questions. Nouvel album ? Nouvelle direction ? On a eu toutes nos réponses la semaine dernière avec ce nom : Colors II.
Faire une suite à Colors est terriblement ambitieux et risqué. L’héritage du premier opus est tel qu’il ne faut pas que BTBAM se loupe sur ce disque. Néanmoins, quand on entend le premier single, on peut être rassuré. 5 minutes d’un metal progressif qui va de partout sans pourtant être décousu. La force du quintette : réussir à réunir de manière cohérente les différentes parties et idées issues de leurs cerveaux.
« Fix The Error » attaque sur un riff de basse savoureux, un orgue dansant et puis une explosion sonore avec l’arrivée du reste. Un pont en forme de solos de batterie avec comme guests, Mike Portnoy, Navene Koperweis et Ken Schalk. Et puis ça repart sur une partie plus fantasque, des solos géniaux. On a même une partie plus lourde sur la fin avec ces paroles :
« If you see the rainbow
There is no tomorrow »
Tout ça pour finir sur une coupure nette, pour nous faire comprendre que sur le disque, il risque fortement d’avoir un enchainement avec la piste suivante, comme sur Colors.
Il va falloir attendre le 20 aout prochain pour avoir l’intégralité du disque dans nos oreilles. Il faudra bien ça pour se préparer car c’est un parpaing d’une heure 20 qui nous sera offert. Mais avec la qualité dans le groupe, nul doute qu’il s’agira d’un voyage formidable qui sera dans nos mains.