En sortant ce jeudi le premier single The Abysmal Eye, les mastodontes suédois de Meshuggah ont enfin officialisé l’annonce de sortie du neuvième album Immutable, six ans après The Violent Sleep of Reason. S’il est prévu que la sortie ait lieu le 1er Avril, on ne peut pas dire qu’ils soient revenus pour blaguer.
Si notre perception du temps semble distendue depuis quelques mois, il est bon de rappeler que leur dernière sortie date d’il y a déjà six ans, un délai assez inhabituel pour ce groupe au rythme de croisière d’une sortie tous les quatre ans, bien qu’on puisse supposer que leur processus de création a lui aussi été retardé par la crise sanitaire qui aura impacté beaucoup de projets musicaux.
Le batteur Tomas Haake avait attisé notre curiosité lors d’une précédente interview dans laquelle il annonçait une approche « plus old school » dans leur démarche de création et dans les choix de sons, sans renier la modernité dans laquelle le groupe s’est toujours inscrit à travers leurs 35 ans d’existence. On ne pourra pas dire que les premières secondes de « The Abysmal Eye » le contredisent, car Meshuggah renoue clairement avec ses influences death metal via le riffing et le son assez chaud (évoqué jusque dans l’artwork) qui tranche nettement avec le dernier album The Violent Sleep of Reason qui se voulait assez glacial et clinique.
Ce choix a été expliqué par les membres du groupe eux-mêmes, qui expliquent cette envie par le fait que leurs âges individuels s’approchent gentiment de la cinquantaine et qu’ils supportent de moins en moins les mixs chargés en hauts-médiums et en aigus, via les guitares ou les cymbales.
Les suédois continuent évidemment de faire ce qui a fait leur succès depuis toutes ces années : de la brutalité très chiadée aux allures de casse-tête, souvent ornée d’un solo de guitare au son inimitable et assez facile à anticiper quant à sa place dans le morceau, comme dans le morceau dont nous parlons aujourd’hui.
La sortie de l’opus Immutable prévue pour début avril semble presque stratégique, car elle devrait laisser le temps à tout le monde de digérer ce condensé de douze titres saturés de polyrythmies bouillantes afin de pouvoir en profiter pleinement lors des journées caniculaires estivales.