Le 07 octobre Between The Buried And Me venait en France pour montrer que l’ensemble de leur carrière était qualitatif. Retour sur 2 heures de concert :
Et par chance, ils passaient à un peu plus d’une heure de chez moi, me donnant l’opportunité de vous rapporter leur prestation. Cette dernière se passait au Ferrailleur à Nantes, une petite salle de 280 places sur les berges de la Loire, sur l’île de Nantes. Et la scène est aussi petite que la salle, les cinq membres du groupe et leur matériel logeant à peine sur la scène, devant laquelle les spectateurs s’étaient massés pendant que passaient des tubes de Madonna, Depeche Mode ou Prince.
Between The Buried And Me a eu 18 ans l’année dernière. Et en cette année 2019, il fêtent leur passage à la majorité avec une tournée européenne, où chaque concert comporte deux sets. Pendant une durée d’un peu plus de deux heures, ils explorent l’entièreté de leur discographie [hors EP et reprises], de leurs débuts orientés death jusqu’au dernier album, plus progressif.
1er SET
Le groupe est entré sur scène avec l’intro de « Naked By The Computer », de leur premier album, pour chauffer la salle. Le son était très bon, les musiciens étaient carrés dès le départ, et une fois le public échauffé, ils ont véritablement lancé le live avec « Astral Body ». Le morceau à l’intro épique et à la progression majestueuse a fini d’allumer le public qui a eu une réaction instantanée. Les lumières se sont calquées sur le rythme et le groove et ont fait apparaître le talent de chaque membre, chacun virtuose dans son propre domaine. Mais c’est en tant qu’ensemble que le quintet a tout de suite impressionné : malgré les nombreux changements de mesure, tempo ou rythme, leur musique a constamment été rigoureuse, précise. Les musiciens pouvaient délivrer toutes les nuances de leurs morceaux, avec cependant un bémol: les voix étaient un peu basses dans le mix. Cependant cela peut être dû à ma position pendant le concert : au premier rang, et donc devant certains amplis.
Le groupe a alterné entre les morceaux de leurs débuts et d’aujourd’hui. Ce premier set fut très bien rythmé, les chansons les plus violentes étant suivies par d’autre bien plus calmes, permettant au public de respirer et d’ acclamer les cinq hommes. Le morceau « Reaction » fut particulièrement rafraichissant après « Mordecai », avant que Between The Buried And Me ne finisse le set en beauté avec les deux premiers morceaux de leur album The Great Misdirect.
A la fin de la première heure de concert, les américains sont partis se reposer avant leur second set sous les applaudissements de la foule déjà conquise.
2nd SET
Après un nouveau quart d’heure de tubes des eighties (dont Eurythmics et Huey And The News), Tommy, Blake, Dan, Paul et Dustie se sont faufilés entre leur matériel sous les bravos du Ferrailleur pour entamer le second set. Comme lors du premier, les américains ont chauffé la salle doucement avec « The Black Box » avant de lâcher les hostilités avec « Telos », morceau complexe, rapide et habité par de nombreux blast beat qui ont permis de lancer les premiers pogos de la soirée. Puis, comme dans l’album The Parallax II, « Telos » fut suivi de Bloom qui est sûrement une des chansons préférées des spectateurs étant donné l’accueil qu’elle a reçu. Tout la salle a dansé sur le passage surf rock du morceau avant d’headbanger sur sa fin, qui s’est – encore une fois – terminée sous les cris de joie du public.
A peine le temps de redescendre que BTBAM enchaînait avec presque l’intégralité d’Automata II : le progressif « The Proverbial Bellow », morceau à tiroirs et polyrythmes a débuté. Puis on s’est calmé avec « Glide », qui a glissé vers « Voice Of Trespass ». Le morceau, dansant et groovy, a été celui qui a fait le plus bouger le Ferrailleur. Emportée par le swing des couplets et les cuivres des refrains, la foule a même chanté les paroles de la fin de ce morceau.
« Voice Of Trespass » se terminant en apothéose, le groupe s’est éclipsé pendant que nous réclamions tous un encore. Alors que la clameur n’avait jamais baissé, BTBAM est revenu pour un final gigantesque : en premier, « Selkies : The Endless Obsession », avec son magnifique solo à la guitare, exécuté à la perfection par Paul Waggoner. Une transition toute en finesse, et est arrivé « Viridian », laissant à Dan Briggs l’opportunité de montrer tout son talent, ce morceau étant un solo de basse calme mais technique. Mais « Viridian » sert aussi de piste de lancement du dernier morceau du concert, une des chansons les plus réputées du groupe : « White Walls ». Conclusion dantesque de quatorze minutes, il représente tout du quintet : virtuosité, changements de mesure, de tempo, blast beat, chant clair, growl, shred et solos à la fois techniques et émotionnels. Le tout avec des musiciens habités, un public en feu, ainsi que sons et lumières au point. Tommy gueulait les paroles “White Walls” au public qui les lui gueulait en retour, les yeux dans les yeux. Blake, après deux heures de démonstration, trouvait encore l’énergie pour tout fracasser sur son kit. Autant dire que le pied fut pris, et plutôt à deux mains qu’une. Après un quart d’heure de folie, « White Walls » arriva à sa fin et avec elle le concert.
Au final, Between The Buried And Me a envoyé une prestation plus que solide. La setlist peut faire baver tout connaisseur du groupe, les lumières ont en toute circonstance appuyé et accru la musique jouée à la perfection par le groupe, qui a eu son très propre durant tout le concert. Seuls petits défauts pendant ce concert, les voix un peu en retrait. On peut aussi reprocher à Dustie et Dan d’être restés très professionnels et de ne pas trop avoir bougé, mais ce n’est qu’un détail. Pour contre-balancer, Blake Richardson a été quasi-pornographique tant sa performance a été éblouissante et aurait pu rendre jaloux à peu près n’importe quel batteur. Tommy quant à lui n’a pas arrêté de bouger, d’interpeller la foule tout en chantant à la perfection ses lignes. Dans l’ensemble, Between The Buried And Me est un groupe qui arrive à retranscrire sur scène ses albums, et à vous faire vivre avec eux leur histoire. Ne les ratez pas si l’occasion se présente.
L
Setlist :
1er Set
01 – Naked By The Computer Intro
02 – Astral Body
03 – Lay Your Ghosts To Rest
04 – Fire For A Dry Mouth
05 – Alaska
06 – More Of Myself To Kill
07 – The Coma Machine
08 – Mordecai
09 – Reaction
10 – Mirrors
11 – Obfuscation
2nd Set
12 – The Black Box
13 – Telos
14 – Bloom
15 – The Proverbial Bellow
16 – Glide
17 – Voice Of Trespass
Encore
18 – Selkies : The Endless Obsession
19 – Viridian
20 – White Walls