Comme très souvent avec Jack White, et ce depuis ses débuts avec les Bandes Blanches, ce sont les artworks des pochettes de disque qui intriguent. Car c’est toujours le mystère qui prime avec White : une esthétique un peu datée, toujours intemporelle, qui donne envie de prendre des risques. Pas d’exception avec ce Lazaretto donc.
Et puis j’étais dans les meilleures dispositions, faut dire, depuis que l’œuvre prolifique du bonhomme avait été célébré à juste titre dans la toute récente série « Peaky Blinders », aux cotés de celle de Nick Cave.
Alors Lazaretto c’est quoi exactement ? Une juste évolution du précédent Blunderbuss et ça joue toujours aussi sec ; ça fait du bien aussi d’entendre que Jacky Jack prend un plus grand soin à produire ses morceaux et à les arranger même s’il avait déjà su corriger cette âpreté avec The Raconteurs et The Dead Weathers, ok ok, je ne veux pas vous contrarier ma bonne dame !
Dans Lazaretto, on oublie un peu le coté Face A / Face B de Blunderbuss qui mettait un point d’honneur à s’organiser entre arrangement burné et country. Ici le jeu de pistes se trouble un peu et Jack White s’amuse entre alternative et nuances. « Three Women » et « Lazaretto » débutent le disque avec caractère et font bloc, on est jamais bien loin de ce qui fait la sincérité de White, la poussière en moins. On reprend son souffle avec la légèreté des deux morceaux suivants et quand se termine « Would you fight for my love » on a compris. On a compris dès le riff d’ « High Ball Stepper » qu’on va être balloté dans des blocs de violences sensibles et que, très étrangement, on risque d’aimer ça.
Alors si Blunderbuss exprimait très clairement que White était, pour qui en doutait encore, un songwriter de classe, Lazaretto le confirme et déconstruit ce qui était déjà posé. La musique de Jack White est la même, elle ne fait qu’évoluer et devenir meilleure avec le temps qui passe. Le crû 2014 n’est pas à jeter, buvez le donc jusqu’à la lie !