Dans l’actualité chargée de ce début 2021, entre sorties d’albums et disband de groupes, on a décidé de partir à contre-courant et de parler d’un anniversaire, rien de spécial dans celui-ci, juste l’envie de commémorer un monument.
Le grunge, l’un des derniers mouvements ultra populaires de la musique rock. Tellement populaire qu’il a bien faillit avaler tout les autres courants du navire dans les années 90. Sa musique a rayonné à l’internationale par son approche plus sombre des paroles, à la limite du dépressif, comme porte étendard d’une génération perdue. Assez cocasse sachant que ce mouvement fut abattu en pleine ascension de la gloire avec la même balle de fusil que Kurt Cobain utilisa contre sa tempe en avril 1994. Malheureusement, les plans de conquête du genre sur les charts prirent fin avec la tragédie de Nirvana. Pourtant un mois plutôt sortait l’un des piliers du genre qui confirmait sa réputation : Superunknown de Soundgarden.
Superunknown est à mon humble avis l’un de ces albums marquants d’une génération, qui relié avec 3 autres albums constituent ce que j’appelle la « Sainte Quadrilogie du Grunge » à savoir : Ten de Pearl Jam, Dirt d’Alice In Chains, Nevermind de Nirvana et donc cet album du quatuor de Seattle.
L’album fête ses 27 ans en ce 8 mars 2021, alors nous avons décidé de lui rendre hommage à notre manière. Un disque marquant pour beaucoup, déjà car il contient le plus gros succès du groupe en la présence de « Black Hole Sun », auquel ce Music Monday est dédié. Mais ce serait oublier toute le reste des compositions uniques versant dans un ton encore plus sombre que ses congénères, il explore le meilleur des sonorités du grunge avec « Let Me Drown » ou « Spoonman » allant limite jusqu’au stoner et doom sur « Like Suicide », « Head Down » ou « 4th of July ». C’est un album plus lisse dans sa production mais avec comme fondation des chants beaucoup plus bas, Chris Cornell articulant tout l’album sur la thématique du suicide, de la toxicomanie et de l’humour noir.
Ce Music Monday, bien plus que se consacrer uniquement à « Black Hole Sun », balade déprimante et culte du grunge, au même titre qu’un « Jeremy » de Pearl Jam ou un « Heart-Shaped Box » de Nirvana peuvent l’être, est surtout l’occasion de commémorer cet album culte pour beaucoup de mélomanes dont je fais parti, tous choqués par la mort de Chris Cornell en mai 2017. Les circonstances de son suicide restent encore très floues, mais sachant qu’il était souvent dépressif, on ne peut que s’épouvanter en réécoutant aujourd’hui les textes qu’il écrivit 23 ans plus tôt pour Superunknown, à la limite du prophétique vu qu’il parlait déjà de son mal-être global.
L’occasion était trop belle pour ne pas souhaiter un bon anniversaire à ce disque et ainsi honorer la mémoire d’un des piliers fondateurs du grunge et de la musique rock des années 90. Dans 2 mois, cela fera 4 ans que Chris Cornell nous aura quitté, je dois vous avouer que sa disparition me hante toujours, pensant que le grunge s’était vacciné des morts avec le suicide de Kurt Cobain et l’overdose de Layne Stanley (s’il te plait Eddie Vedder reste avec nous encore longtemps, j’ai toujours pas vu Pearl Jam en live). J’étais amoureux du chanteur et de son timbre de voix. ‘No one sings like you anymore’ disait-il dans « Black Hole Sun », malheureusement depuis son départ, c’est encore criant de vérité aujourd’hui.