Pour ce Music Monday, rendons une nouvelle fois hommage à ces albums fêtant une nouvelle décennie. Cette fois il s’agit d’un mastodonte, d’un groupe ayant fondé tout un genre des musiques extrêmes. Vendredi dernier, ce fut les 20 ans de Mutter, le troisième album de Rammstein. Revenons sur ce disque considéré comme le meilleur des allemands.
Impossible de vous apprendre quoique ce soit sur Rammstein qui ne fut pas déjà dit. Je ne vais pas essayer de réinventer leur histoire dans cette courte chronique. Les Allemands peuvent revendiquer sans trop de prétention avoir créé une musique marquant les générations. Pour ceux de mon âge, ayant grandi dans les années 2000, vous avez au moins entendu et apprécié un de leurs titres, que vous soyez amateur de musique Metal à la base ou non.
Leur logo et leur univers est entré dans l’imaginaire de tous, une ambiance froide, marqué par des riffs simples, lourds et érodant, accompagnés par un clavier sinistre dont le seul réconfort reste la sublime voix de Till Lindemann. Non, vraiment je n’aurais rien à dire de plus sur Rammstein, à ce jour un des seuls groupes ayant percé à l’international en explosant la barrière de la langue. Là ou les autres s’étaient accommodés de l’anglais (coucou Scorpions), la langue allemande est la fondation des compositions de Rammstein, le ciment de leur musique industrielle. Un ciment qui durcira avec le temps posant les bases de la Neue Deutsche Härte, style musical exclusif à l’Allemagne et dont nos musiciens sont encore aujourd’hui une des seules formations connues mondialement malgré l’arrivée d’excellents groupes mais encore trop inspirées par le monument qu’ont érigé les berlinois.
Une telle renommée n’est évidemment pas venue sans quelques albums mémorables, celui qui nous intéresse aujourd’hui étant encore pour beaucoup le pic de leur sommet créatif. Troisième disque d’une discographie à l’époque sans fausse note, Mutter est vu comme l’aboutissement du son industriel de l’ex-Allemagne de l’Est, là ou les artistes ont passé leur jeunesse. Intégrant parfaitement les claviers, les violons et les chants féminins dans la recette des teutons pour créer un son d’une efficacité rare. Tous les plus gros succès se retrouvent sur cet album, de cette ouverture grandiose sur « Mein Herz Brennt », à la marche militaire de « Links 2 3 4 ». Puis vient le refrain accrocheur de « Sonne » mélangeant une note symphonique dans cet acier brulant. L’enchaînement vient sur l’explosion de « Feuer Frei ! », une chanson qui a dû signer la mort de pas mal d’enceintes d’adolescents à l’époque. La première moitié se terminant la chanson éponyme, une hypnotisante ballade.
Malgré une seconde partie moins accrocheuse que la suite de tubes du commencement de l’album, il n’en reste pas moins un excellent disque, à la réputation fondée. La recette de Rammstein est d’une telle efficacité que c’en est déroutant de voir comment leur génie de composition a permis de créer une des œuvres les plus marquantes de l’histoire de la musique. Pour ce Music Monday, la chanson choisie fut tout simplement l’ouverture de l’album, plus dans la volonté de vous inviter à réécouter l’album d’une traite plutôt que de décortiquer ce titre en particulier.
L’anniversaire de Mutter est passé sous les radars de beaucoup ce weekend, surtout car les Allemands sont en pleine promotion d’un autre anniversaire de leur discographie, avec les 25 ans de leurs débuts, Herzelied. Nul doute que Mutter méritera les mêmes honneurs dans un futur proche, mais comme tous les albums de leur discographie tant Rammstein est et restera un de ces noms ayant marqué la mémoire des gens.