Bonne année. Oui, on s’y prend un peu en retard mais vous savez bien que les pommes en hiver, c’est pas forcément le top. On lance cette nouvelle année avec un petit point Djent car vous savez qu’on aime pas mal ce genre, même si Periphery tend à vouloir nous faire croire le contraire.
Internet a permis au Djent de se faire une place parmi les sous-genres du Metal en très peu de temps, bien aidé par quelques Youtubers ayant propulsé cette musique sur les devants de la scène. Pourtant, nous sommes en 2023 et tout le monde s’en contrefout du Djent. La faute à une armée de clone déballant sans âme des riffs syncopés sans la moindre once d’originalité ni de talent.
Dans cette jungle hostile, quelques groupes ont pu tirer leur épingle du jeu dont Periphery. Le quintette de Washington DC a conquis les fans, principalement grâce à deux facteurs :
- Leur musique n’est pas Djent à 100% mais incorpore des éléments Djent dans un Metal Progressif plus intéressant avec en prime, quelques notes pop sur certains refrains excellement chantés par Spencer Sotello.
- Leur humour et second degré qui fait souvent mouche.
Il n’y a qu’à voir la totale réussite que fut Periphery IV : Hail Stan, qui dès son titre pose les bases. Entre les riffs efficaces, la batterie de Matt Halpern toujours aussi complexe et subtile et le chant au poil de Sotello, le quintette a posé un immense album en 2019, de la première à la dernière seconde, et croyez-nous quand on parle de la dernière seconde.
Il nous tardait d’avoir des nouvelles de Periphery et fort heureusement, le groupe nous a rappelé qu’ils étaient les patrons du Dgenre avec deux singles pour promouvoir leur… sixième album : Periphery V : Djent is not a Genre.
En premier lieu, Wildfire. Avec un clip nous rappelant cet âge sombre où tous les groupes de metalcore/prog/djent/etc tournaient dans des hangars vides et lugubres, Periphery joue encore la carte du second degré, notamment lors du pont Jazz où intervient le saxophone de Jørgen Munkeby, leader de Shining. Un titre puissant, qui te rentre dans le lard dès le début avec son riff lourd et clairement Djent, rappelant l’impact reçu sur Blood Eagle pour Periphery IV. On soulignera aussi l’excellent refrain, mettant en valeur les qualités de vocaliste de Spencer Sotello, bien meilleur derrière un micro que pour choisir des paires de lunettes.
Un titre qui se terminera par une dernière baffe dans la gueule avant une partie plus symphonique, quelque chose de déjà présent sur leur précédent opus.
Autre single sorti le même jour, Zagreus reste du Periphery classique mais néanmoins qualitatif. Intro sur un roulement de Matt Halpern, riff syncopé et puissant, on est en terrain conquis. Par contre, la petite touche qui fait le sel de cette piste, est sa référence directe au jeu vidéo Hades, avec notamment la reprise du thème de No Escape, piste la plus marquante de la BO de ce jeu ayant retourné beaucoup de cerveaux, notamment celui de Misha Mansoor, un des guitaristes du quintette :
Thanks guys, so glad to finally be putting some new music out, and I hope you enjoy! Special nod to Supergiant and Darren Korb for their amazing work on Hades, which distracted us from working on P5. Seriously the album would have been out way sooner, like years sooner but had to get that 32 Heat run you know?
En deux singles, Periphery a réaffirmé sa place au sommet de la chaîne alimentaire du Metal Prog moderne. Deux pistes qui font la part belle au double album Alpha/Omega puisque chaque morceaux est parcemé de légers hommages à quelques titres de ces deux disques. De quoi contenter les fans sans pour autant ruiner la qualité globale puisque si vous êtes novices en Periphery, ça ne vous gâchera pas l’écoute de ne pas reconnaître les clins d’oeil.
A noter la production toujours superbe d’Adam « Nolly » Getgood, qui s’occupe aussi des pistes de basse en studio mais qui a depuis quelques années quitté le groupe pour tout ce qui est tournée. Il nous faudra attendre le 10 mars prochain pour avoir l’album en son entièreté. De quoi nous permettre de bien creuser les écoutes de ces deux pistes qui sont de franches réussites et de réfléchir à cette question épineuse : Est-ce que le Djent est un genre ?