Bonjour, si tu es ici c’est que tu as gouté à la pilule rouge. Tu es dans le futur, bienvenue sous la plume de Drey Talquor.
Normalement si vous êtes un lecteur de ce webzine, c’est que vous êtes vous aussi portés sur le genre rock/metal. C’est le genre le plus évoqué au travers de ces lignes. Alors j’espère n’apprendre à personne le retour de Gojira, la fierté nationale lorsque l’on parle de la scène metal française.
Un groupe d’une telle renommée fait forcément parler de lui lorsqu’ils nous proposent un nouveau morceau. Un travail de longue haleine, dont on a entendu parler pour la première fois en décembre 2018. Nos landais préférés nous offrent enfin un premier aperçut du successeur de Magma, le disque ayant fêté ses 4 bougies au mois de Juin. L’attente commençait à se faire ressentir.
Les musiciens s’aventurent toujours dans un metal progressif où les guitaristes s’exercent à grand coups de tappings frénétiques, toujours suivis par la batterie du groupe, l’attraction principale qui sur ce morceau laisse sa place à quelques passages plus tribaux. La recette Gojira est suivie à la lettre, les problèmes environnementaux chers au groupe sont contées par un Joe Duplantier toujours aussi criard et ne cache en rien sa peur et sa haine de ce qu’on fait de notre planète. A la lecture des paroles, à la recherche d’un monde plus pur que le notre, où l’humanité est en train de lentement le consommer jusqu’à sa destruction, on se dit que le morceau ne pouvait pas être plus d’actualité.
Ce qui surprends cette fois-ci, c’est la direction artistique prise par le groupe. Là où autrefois les clips étaient de très courts métrages en prises de vue réelles avec toujours un membre de leur famille pour les épauler (je pense notamment à leur sœur Gabrielle, que l’on retrouvait à la direction de la photographie sur beaucoup d’oeuvres ou de leur cousine Claire, la protagoniste principale des vidéos dédiées à Vacuity ou à Low Lands). Ici ils ont pris la décision de nous offrir une tranche de cinéma d’animation, réalisé par Maxime Tiberghien & Sylvain Favre. Les réalisateurs nous proposent un magnifique clip en images de synthèses, avec un rendu cell-shading du plus bel effet, avec moult références comme aux films Interstellar ou La Planète des Singes avec ce plan iconique du cinéma. Il est ponctué ici d’une lancinante mélodie finale nous laissant supposer un prochain album, où Gojira nous délivra une nouvelle expérience unique.
Car si l’on doit retenir une chose de ce nouveau morceau, c’est qu’il tire dans beaucoup d’anciens travaux du groupe, à la fois sur les textures sonores de The Way Of All Flesh comme à un retour aux instruments plus traditionnels qu’on entendaient sur leurs premiers faits d’armes avec Terra Incognita. En Juin 2020, Mario Duplantier au cours d’une interview pour Batterie Magazine avait évoqué que la direction prise par ce nouvel album sera très différente des précédents disques. A la fois mélange de patterns extrêmes et tirant des références dans des vieux noms du rock comme Dire Straits. La seule chose que l’on peut dire avec certitude c’est que Another World est d’une efficacité redoutable et atteint sans problème le palmarès des chansons cultes du répertoire de Gojira. Espérons qu’il soit annonciateur d’un album tout aussi excellent que la chanson !