Dans cette année morose, rares sont les nouvelles qui redonnent le sourire. En inaugurant un nouveau chapitre de leur discographie pour fin septembre, Deftones font partie des annonciateurs de bonnes augures en 2020.
Si vous ne connaissez pas Deftones, vous passez à côté d’un des groupes les plus intéressants que la génération 90 et le mouvement neo-metal ont engendré. Bien loin d’avoir continué dans les codes du genre, ils ont vite largué l’amarre pour voguer vers d’autres terres, s’aventurant aux frontières de la musique alternative et du post-rock pour nous sortir de magnifiques classiques. Des guitares massives remplies d’effets sonores, une voix cristalline et une symbiose des instruments ont fini d’ancrer les musiciens dans un univers fascinant, un spleen nonchalant qui déverse sa violence au bon moment. Le groupe s’est toujours démarqué de la concurrence, et ce très tôt depuis leurs débuts. « L’idée n’est pas de faire deux fois le même album » comme le disait Chino Moreno, le chanteur du groupe en Août dernier.
4 ans après Gore, leur production la plus atmosphérique, les californiens viennent apporter une nouvelle pierre à leur édifice, gloire aux expérimentations sonores, avec un album au nom déroutant : Ohms.
Avec un titre éponyme, sorti il y a quelques temps. Celui-ci se voyait démarrer sur des arpèges familiers, convainquant immédiatement les fans. Un riff et une production sonnant comme étrangement rassurante, c’était un retour à la maison après un long voyage. Une semaine pile avant la sortie du disque, c’est l’ouverture de l’album qui se dévoile, baptisée « Genesis ».
La genèse de Ohms commence avec un synthétiseur créant une ambiance brumeuse et mystérieuse. Une guitare apparait avec quelques arpèges baignés de reverb et d’une sonorité rappelant l’univers de Diamond Eyes. Puis vient une déflagration qui éclaircit le paysage, un riff redoutable taillé pour les stades qui se voit accompagné par une magnifique performance de Chino, dont sa voix se bonifie au fil des années. Durant ces 5 minutes d’écoute, on contemple un morceau qui rentre facilement dans le panthéon des morceaux cultes de Deftones, ceux qu’on attend tous en concert et dont on se surprend déjà à fredonner l’air principal. Aux côtés des « My Own Summer », « Digital Bath », « Sextape » ou « Rosemary » (où je trouve il réside une légère similarité entre ce morceau et cette ouverture pour Ohms).
Deux chansons fédératrices qui, couplées avec le retour de Terry Date, le producteur de White Pony, vont finir de nous rassurer sur le potentiel ultra prometteur de cet album. Peut-être même un nouveau grand classique du groupe, venant confirmer la théorie qu’à chaque début de décennie, Deftones sort un monument, 20 ans après White Pony, et 10 ans après Diamond Eyes.
Rendez-vous le 25 Septembre pour valider, ou non, notre théorie !