Dans le monde des invités de Granny Smith, on accueille une nouvelle. Eléonore s’est rendue à Feyzin pour le concert de Nada Surf. Voici son histoire DUN DUN.
Pour les 15 ans de son album phare, Let Go, Nada Surf est venu fouler le doux parquet de l’Epicerie Moderne avec un concept qui pète la classe: jouer toutes les chansons de l’album dans l’ordre.
La promesse d’une belle soirée. 20h30 pétantes, une salle bien remplie, lorsque Matthew Caws (Chant, Guitare) débarque sur scène armé de sa guitare acoustique et entame « Blizzard Of 77 ». Il aura suffit au public d’entendre les trois premiers accords pour se plonger directement dans la sincérité et la délicatesse que dégage la musique proposée par Nada Surf.
Après cette entrée en douceur, le groupe enchaîne sans surprise avec la très punchy « The Way You Wear Your Head », puis la nostalgique « Fruit Fly ». Vient ensuite « Blonde On Blonde », introduite par une petite déclaration d’amour – et on le comprend – de Matthew Caws envers son Vinyl de Bob Dylan. Le reste de l’album défile ensuite comme une fresque devant nos yeux, entrecoupé par Daniel Lorca (Basse) qui raconte des anecdotes, la Heineken entre les doigts. Il nous explique entre autre que le groupe ne répète jamais parce que les membres ont un boulot à côté et que le reste du temps ils sont en tournée. Le résultat sur scène est pourtant tellement propre et fin qu’on peine à le croire.
Le groupe termine cette première partie de soirée avec le dernier morceau de Let Go, « Paper Board » avant de nous lâcher quelques minutes le temps de faire une pause. Cette magistrale première partie laisse donc place après quelques minutes d’attente au deuxième show.
Des questions commencent à se soulever dans nos têtes: comment vont-ils faire pour nous satisfaire encore plus alors qu’on est déjà au max ? Quels morceaux vont-ils jouer étant donné que le groupe n’a pas d’actu depuis 2 ans ? Est-ce que les membres du groupe disent pain au
chocolat ou chocolatine ? Bien que Matthew Caws et Daniel Lorca aient un Français quasi irréprochable et auraient sans aucun doute pu nous éclairer, cette dernière question, qui terrorise les internets depuis 2011, restera malheureusement sans réponse.
Pour le reste par contre, nos petites interrogations ont laissé place à un émerveillement inexprimable (oui, rien que ça). Le groupe entame « Imaginary Friends » sur une foule (de trentenaires, mais quand même) en délire, l’ambiance étant tellement bonne que Daniel Lorca nous dira en rigolant « y’en a certains qu’on va emmener avec nous en tournée ».
Bien que les membres du groupe soient doux comme des agneaux et aient une image de groupe qu’on écoutait au collège avec la mèche devant les yeux, ils n’en restent pas moins engagés. Et ça fait plaisir. Matthew Caws nous parle de sa sensibilité pour la défense de l’écologie avant d’entamer « No Snow On The Mountain », et plus tard soutiendra le mouvement #MeToo en commençant la chanson « Robot ». La diversité des thèmes abordés, c’est aussi ça que l’on aime chez Nada Surf.
On aura aussi eu le droit à un petit mashup « Stalemate »/ »Love Will Tear Us Apart » bien sympathique. Le concert continue avec les tubes du groupe, comme « What is Your Secret » ou « Do it Again », puis se termine par le très triste « See these Bones ». Terminer par une chanson qui dit que de toute façon on va tous mourir, « je voudrais pas faire ma raclette mais la soirée s’annonce pas super ». Mais nous ne sommes pas dupes, et il était évident que Nada Surf allait débarquer pour son rappel avec les tubes « Popular et Always Love », avec le public en choeur.
Le concert se termine enfin avec le célèbre morceau-de-fin-que-Nada-Surf-Utilise-à-chaque-fois: le très efficace « Blankest Year ». Efficace parce que tout le public est invité à hurler « FUCK IT » jusqu’à s’époumoner. On sort donc du concert contents d’avoir pu assister à un show qui aura au final duré 2h30. Les plus téméraires d’entre nous auront bravé la foule pour obtenir du merch et discuter avec Matthew Caws, qui nous demandera si on a pas trouvé ça trop long. La modestie du mec est aussi grande que sa musique.
C’est donc un sans faute pour Nada Surf et un sans faute pour l’Epicerie Moderne. 20/20, félicitations du jury.