« C’est pas étonnant. C’est un album qui nécessite des connaissances musicales pour l’apprécier pleinement. C’est le genre de trucs que tu peux pas écouter passivement. »
C’était une belle journée avant qu’une personne, qui se reconnaîtra, me balance cette phrase d’un ton péremptoire. J’avais eu l’outrecuidance de lui dire que le dernier album de TesseracT était « chiant ». Il me semble de bon ton d’expliquer pourquoi cet avis.
Tout d’abord, TesseracT fait parti de la frange musicale nommée Djent, et rien qu’a l’évocation de ce nom, certaines personnes comprennent la teneur du message ci-dessus. Le Djent, c’est un style musical mélangeant un son gras avec des tendances Math, c’est à dire des mesures complexes et changeantes. Et c’est un public qui se trouve être mal aimé sur les Internets, car élitiste.
Tu n’aimes pas le Djent, c’est que tu es inférieur et que tu ne saisis pas toute la portée de la musique. Les Djenteux sont les Jazzeux du 21ème siècle, et le nouvel album de TesseracT va les ravir.
Polaris marque le retour de Daniel Tompkins au chant, retour apprécié par les fans et pour ce 3ème album, on ne change pas une équipe qui gagne. Groove présent, riffs intelligents, rythmes changeants, chant époustouflant, rien à dire, on est au devant d’un album de qualité. La production est nickel, et c’est là que les ennuis commencent.
Les détracteurs du groupes reprochent souvent 2 choses : Un son beaucoup trop froid, et un manque de couilles. C’est à dire, qu’il manque 2-3 breakdowns bien sentis pour porter la musique et la rendre explosive et donc plus efficace. Certes, TesseracT aime la mise en place d’ambiances, ce qui se ressent sur Polaris, mais cela rend le tout assez monocorde. Il est possible de créer une ambiance, tout en ayant des parties péchues et burnées. Et ce manque « d’énergie » me fait aborder le principal problème de ce LP.
Dans son ensemble, Polaris est ennuyeux. L’objet album est long et on attend longtemps qu’il se passe quelque chose, surtout après « Dystopia », chanson d’ouverture incroyable. Les 47 minutes sont agréables, car le son et la production sont soignés et donc sublimes, mais on reste sur notre faim. Alors que certains morceaux sont vraiment intéressants pris à part du médium Album, comme par exemple « Utopia » ou encore « Phoenix ».
Est-ce que je vous le recommande? Oui, l’album mérite une écoute. Mais méfiez vous, car en entrant dans le champ du Djent, vous vous exposez à de la critique unilatérale et à une pensée unique. De là à caractériser la majorité des fans de Djent de dictateurs du bon gout, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas.