L’apôtre du oui est de retour pour son 4e album. Après avoir été du coté synthwave de la force, Remi Gallego remet son costume de The Algorithm. Est-ce qu’il a la COT ?
Remi Gallego est un homme 2.0. Distillateur de mèmes, le Perpignanais est avant tout un ovni dans le paysage musical Français. Mixant les influences Djent à la musique électronique, The Algorithm est désormais attendu dans la sphère metal. Bien que sa musique soit une niche, il s’est fait un nom, notamment avec Brute Force. Son 3e opus, sorti en 2016, auquel il a rattaché 2 DLC, comprendre 2 EP, Overclock & Source Code. Il a pu aussi montrer son amour de la synthwave avec Boucle Infinie, sorti en 2017.
Le morceau d’ouverture d’un album est un élément clé. Quand il est réussi, il permet à l’auditeur d’être dans de bonnes dispositions pour la suite de l’écoute (Cf la discographie de Mastodon). A l’inverse, il peut dégouter et bien calmer les envies de l’auditeur en cas de raté (Cf le dernier album des Arctic Monkeys). Dans le cas de Compiler Optimization Techniques, on se trouve devant un mur de 12 minutes. De quoi nous refroidir ? Non. La force de cette chanson est qu’elle s’enchaîne sans forcer. On retrouve toutes les caractéristiques de la musique de The Algorithm. Des parties électroniques soutenues par un riff djent. Et des parties metal soutenues par des synthétiseurs. Un moment de calme au milieu avant un pan final qui va provoquer des maux de nuque à de nombreux fans.
« Cluster » c’est la bande originale d’un jeu d’aventure rétro en vue de coté ou Side-Scroller. On s’imagine débuter, avancer, combattre des boss et progresser jusqu’à la finale et cette libération quand on parvient à finir le niveau. Cette sensation vidéo-ludique est présente dans les 43 minutes qui composent ce COT. « Fragmentation » nous amène dans une partie souterraine ou bien dans la nuit. Début en mode infiltration et puis le moment où la bagarre éclate. Une piste qui s’enchaîne parfaitement avec la suivante « Superscalar ». On aurait limite pu avoir un seul morceau de 14 minutes tant on est pas dérouté par le changement de piste.
Le single de l’album est « Binary Space » qui est une parfaite combinaison de précédents titres. On a du « Trojans », du « Access Granted », du « Pointers ». Le point positif étant qu’elle garde sa propre identité ce qui en fait un très bon titre à part entière. Enfin, on termine le retour vers le futur avec « Sentinel Node ». Une ode aux années 80 que ne renierait pas un certain Carpenter Brut. Il faudrait d’ailleurs balancer ce titre à Muse. Parce qu’en une chanson de 9 minutes, The Algorithm réussit mieux à méler rock & années 80 qu’eux en tout ce qu’ils ont pu balancer comme single. Mais l’on s’égare Hélène.
L’esthétique rétro est à la mode. Entre la mode de la Synthwave, ou bien juste les sonorités qui sont maintenant présentes, chacun veut sa part du gâteau. On saluera par ailleurs Ghost avec « Miasma », tirée de leur Prequelle. The Algorithm a toujours été dans cette mouvance. Sur Brute Force, on avait le morceau « Userspace » qui possédait cette ambiance. Mais la force de Remi Gallego, c’est qu’il se sert de ça pour proposer autre chose. Il est le seul à servir un tel mélange des genres, aussi extrême que réussi. Compiler Optimization Techniques est un excellent album. Il est certes dense, mais chaque écoute permet d’en découvrir une facette. Telle une plongée dans le dark web, chaque strate possède sa pépite.