Cher journal,
Je suis entré dans le centre commercial aujourd’hui car il y avait le concert de Theizécoresponsable, juste à coté du stand de cartouche d’encre. Oui, je sais, ça fait déjà un mois que je te bassine avec eux mais voilà, cher journal : c’est mon groupe préféré.
Ca a commencé avec une pub à la télé « Pour deux tee shirt achetés, un pin’s offert » Et puis boum, la musique derrière ! Un combat de tous les instants ! Grâce à l’ère du web 2.0, je me renseigne sur leur chanteur charismatique, Etienne Sanchez, et lis sur sa page Wikipédia qu’après avoir sauvé une veuve et un orphelin d’une noyade certaine dans un fleuve du Sri Lanka, il s’est reconverti dans la fabrication artisanale de moutarde de pays.
Benjamin Hemberger, Eddie Vachaud et Thierry Di Luzio, jeunes pélerins en sandale et sarouel clignotants, vinrent à passer près de son potager lors d’une chaude après midi du mois de juillet. Ces messieurs s’en revenaient d’un concert de Sinsemilia : par chance ils avaient pu acheter quelques légumes bio issus du commerce équitable. Souhaitant partager avec Etienne quelques saveurs du bout du monde qu’ils transportaient dans leur besace, le groupe des festivaliers sandaleux fit sa pause dans le pré d’Etienne: « Ca tombe bien, on a des copains pas très loin. T’as le téléphone ? » C’est avec cette phrase historique que le sémillant Thierry pris la décision d’inviter leurs collègues alter-mondialistes responsables du rayon cuisine du monde sur toutes les bonnes foires aux pissenlits.
Wikipédia, qui ne compte plus ses anecdotes, m’instruit d’avantage sur l’évènement qui, à coup sûr, a fini par compter dans la création du groupe Theizécoresponsable: Leurs camarades arrivent dans un autocar du parti communiste, un album des bérus dans leur lecteur Philips sauf Hugo, qui venait d’acheter une R5 et qui voulait l’étrenner. A ce moment là, la fête bat son plein : on boit du rhum en croquant des légumes pas cuit et on fait caca dans les buissons en prenant soin de bien recouvrir le déchet avec de la sciure de bois maison. Solidarité, vérité, fraternité et bain bien chaud – rayez la mention inutile – sont les maitre mots de cette soirée.
Etienne, pris d’une fureur digne d’un chaman de Katmandou, se met à déclamer des textes de son crû, défendant les innocents, pourfendant les injustices et rétablissant, enfin, la paix entre les peuples. Clément et Pierrick, kazoo aux lèvres, sont hypnotisés par la vue d’un charisme si puissant. David, quant à lui, n’en fini plus de produire une série de pets nourris, à la base du feu, pour en activer le foyer. Dans une véritable communion avec la nature, le groupe trouve une parfaite cohésion, né du hasard des rencontres et de la foi en la vie.
Alors voilà, cher journal, ma main tremble encore avec émotion tandis que je recopie ces quelques lignes issus du wiki de mon groupe favori. Je dois te laisser, le groupe vient de plaquer le premier contretemps du combat des hommes devant l’égalité !
Écrit par Jimmy Kane
Photos : Aurélien Kouni Maillet