2020 a été une année difficile. Pas de concert, des périodes d’isolement longues et répétées ou encore un contexte anxiogène lattant et constant. Cependant, l’une des choses qui pour beaucoup nous a permis de garder le cap est la musique. Dans l’optique de faire le bilan sur cette cuvée, il est temps de perpétuer la tradition et de voir ce qui en ressort comme étant le meilleur avec une sélection principalement composée de (très belles) découvertes.
Mention Honorable : Slift – Ummon
La scène française a énormément de talent, et Slift en est l’un des récents grands représentants. Après un premier album intitulé La Planète Inexplorée sorti il y a deux ans posant déjà bien le décor, le groupe est de retour cette année avec son second album. Toujours emmené par les frères Jean et Rémi Fossat ainsi que de Canek Flores, le trio toulousain nous offre avec Ummon un véritable voyage fantaisiste et envoutant. Composé tel une véritable bande-originale d’un long-métrage de science fiction, ce second opus discographique créé son propre univers, planant et spatiale.
Mes attentes pour 2021
Avant de commencer à vous parler de mon Top 3, je trouve intéressant d’aborder succinctement mes attentes en termes de sorties pour l’année 2021. De prime abord, il pourrait être plus raisonnable d’évoquer les collectifs ayant déjà officialisés un retour durant cette année plus ou moins daté. Parmi ces derniers, on peut évidemment penser à Steven Wilson qui sortira son sixième album solo (The Futur Bites) à la fin du mois de Janvier. Il est aussi évident de penser à Cult of Luna qui a annoncé la sortie d’un EP (The Raging River) en Février ou encore Cannibal Corpse et Transatlantic (The Absolute Universe) qui ont annoncés des sorties au printemps.
De plus, on peut aussi rapidement évoquer les groupes dont nous sommes au courant du retour, mais n’étant pas associé à une date/période de l’année sans aucune information. Le premier nom est celui de Gojira qui après nous avoir fait patienter avec le single « Another World » devrait sortir son septième album studio en 2021. Les très bons amis de la bande aux frères Duplantier Mastodon devraient également revenir avec un tout nouvel album studio en cours d’enregistrement. On peut également penser au groupe danois Vola qui a déjà sorti le premier single de son troisième disque intitulé « Head Mounted Sideways ». Le groupe de Death Metal Technique canadienArchspire a également annoncé avoir fini l’enregistrement de son nouvel album qui sortira sur le label marseillais Season of Mist. Comment pour finir ne pas citer rapidement les suédois de Ghost et les ukrainiens de Jinjer qui devraient aussi faire leur retour cette année.
Pour finir très succinctement cette partie concernant mes attentes, il me semblait intéressant d’évoquer les groupes n’ayant rien annoncé, mais qui seraient susceptibles d’amorcer un retour. Cela-dit, cette section ici ne contient aucune information sûre et relève même plutôt de la spéculation. Voilà trois années que Beyond Creation a sorti son troisième disque The Algorythm et connaissant la productivité des canadiens, il ne serait pas étonnant de les voir revenir en 2021. Pour finir, je voudrais citer les noms de Meshuggah et de Leprous. Le second a très récemment sorti un single déjà évoqué au sein du Music Monday #108. Pour ce qui est du premier, cela relève plus de l’intuition. Cela fait quelques mois que les suédois font silence radio. Cependant, en prenant en compte la période d’inactivité scénique actuelle et le temps séparant le moment ou j’écris ces lignes et la sortie de The Violent Sleep of Reason, cela me paraît très probable de les voir faire leur retour.
3ème position : Elder – Omens
Dans la quête d’une volonté de diversifier des goûts musicaux pouvant paraître comme monochrome, le monde du Stoner m’a ouvert ses portes. Sublimement chroniqué au sein-même du site par Tolol, Elder s’est imposé à moi tel une révélation. A la fois très aérien, bien rythmé mais aussi très prenant, Omens est une pièce musicale transpirant la maitrise et la maturité dans l’approche qu’a le groupe de sa musique. Le quatuor originaire du Massachusetts et maintenant domiciliant à Berlin nous prouve à travers ce cinquième disque une prise de position bien plus orientée vers des influences progressives. La bande à Nick DiSalvo fait évoluer son art et semble se diriger vers un Stoner se mélangeant avec des sonorités et influences provenant du rock progressif. Si vous souhaitez avoir plus d’information et des avis plus amplement détaillés, je vous invite vivement à lire ou relire la chronique de Tolol ou alors d’aller écouter l’épisode n°3 de The Dark Side of The Prog dans lequel mon compère Léo, Loïs ainsi que moi-même donnons nos impressions de manière moins concises.
2ème position : Code Orange – Underneath
Changeons de style du tout au tout. Déjà bien connu dans la scène Hardcore, Code Orange a sorti en ce début d’année son quatrième album intitulé Underneath. Tout au long du disque, la formation pennsylvanienne nous propose un mélange d’influences très varié. Passant du Hardcore, au Punk-Hardcore, au Metal Industriel ou encore avec des bribes de Rock plus calibré FM, le quintette se renouvelle ici et propose ici une nouvelle version de son art. L’ambiance du disque et de ses titres repose énormément sur l’impression inquiétante et malsaine que ce dernier dégage, fortement amené par les effets de programmation à la limite du bruitiste. Rajoutez-y des compositions déstructurées aux tempi et métriques variables et vous obtenez un des disques les plus exutoires et frais de cette année.
1ère position : Deluge – Ægo Templo
La voilà, mon grand coup de cœur de l’année. Le monde du Post Black français s’étend de manière exponentielle avec comme tête de file les désormais bien connus et installés Alcest. Ici Deluge fait office d’espoir. Cependant, a de très rares occasions une claque prise par un disque n’aura été aussi grande et forte que celle prise en me plongeant dans l’univers d’Ægo Templo. En effet, le sextette lorrain se montre sous un jour nouveau après une première parution discographique cinq ans avant. Ce second disque montre une évolution très marquée, à la fois plus claire et bien plus mature dans son élaboration et dans son interprétation. A la fois très brutal mais aussi très émotionnel et touchant, ce deuxième opus fait preuve d’une efficacité tout bonnement excellente accompagné d’une production très travaillée. Ces derniers innovent au sein d’une scène pourtant très codifiée en rajoutant par exemple un solo de saxophone sur le single « Opprobre ». Si vous souhaitez un développement plus ample et détaillé, je vous invite à lire ma chronique sur ce dernier disponible sur Granny Smith.