Nous sommes au mois de décembre, le moment parfait pour réaliser les fameux tops. Les membres de l’équipe Granny vous partagent donc leurs choix avec un top 5 et une mention honorable. Aujourd’hui, place à Drey Talquor, celui que vous retrouvez aussi derrière les illustrations du site.
Le fameux dilemme annuel est de retour. Quand on écoute beaucoup de musique on arrive à ce stade où classer nos écoutes nous est primordial si l’on ne veut pas oublier tel artiste ou tel album En cette fin de décennie des 2010, en voilà une bien lourde de tâche de ne vous proposer qu’un top 5 vu comment l’année fut fournie en excellentes sorties tout du long.
Ce top se verra peut être changé au fil de mes écoutes sur l’année qui arrive, mais une chose est sûre, sur ces 6 albums que je vais vous présenter, ils resteront dans ma mémoire quand je devrais donner des exemples sur des écoutes marquantes de 2019.
Mention honorable : Baroness – Gold & Grey
Quel choix cornélien que celui de cette mention honorable. Comme dit précédemment, 2019 fut une année très riche, et choisir seulement un album pour ce titre m’est tout particulièrement difficile. Je m’excuse d’avance envers Empath de Devin Townsend, Pitfalls de Leprous ou encore Hollywood’s Bleeding de Post Malone. Mais mon choix se portera sur le quatuor de Savannah qui nous ont sorti un album très important pour leur carrière au début de l’été. Que j’ai d’ailleurs chroniqué ici, comme mon premier fer de lance sur le site. La vie est bien faite non ?
Rejoins en 2017 par Gina Gleason, le quatuor a alors atteint sa formation idéale pour sortir Gold & Grey. C’est un album plus collectif pour Baroness qui s’offre à de nouvelles expérimentations. Aussi bien par sa production que ses mélodies. On y ressent un aspect plus spontané dans la composition. C’est en effet plus une jam des musiciens qu’un album classique. Et l’on y prends plaisir à y revenir. Encré dans une ambiance mélancolique, je vous conseille d’en profiter plus pendant les froides saisons de la fin d’année.
5e position : Looprider – Ouroboros
Allez, quitte à commencer quelque part, autant promouvoir un artiste totalement obscur et qui mérite beaucoup plus de reconnaissance à mon goût.
Peut-être certains se souviennent de ma chronique sur le dernier album de Torche (que vous pouvez retrouver ici, Talquor les bons tuyaux). Les musiciens de Floride nous on proposé un mélange détonnant de shoegaze et de stoner, malheureusement présent en trop petite quantité lors de notre écoute. Qui nous marquait surtout sur le titre éponyme, « Admission ».
Si ce mélange vous intriguait, je vous présente Looprider, power trio Tokyoïte qui a trouvé la recette parfaite d’un stoner abrasif combiné avec de multiples effets qui rendent la musique à la fois accrocheuse et aérienne. En particulier sur cet opus, sorti il y a peine quelques semaines, Ouroboros de son nom est un album de stoner/post-rock vraiment excellent. La particularité de la langue japonaise rend le son vraiment unique. Je ne peux que vous conseiller des titres comme « Sunn » ou « Image » pour comprendre le talent du jeune groupe. J’ai découvert le mur sonore des japonais il y a à peine quelques jours, c’est surtout sous l’effet de l’instantané coup de coeur que je me permets de vous partager ce petit groupe qui mérite tellement à être connu.
4e position : Cult Of Luna – A Dawn To Fear
Le retour de Cult Of Luna, 3 ans après la déferlante que fut Mariner, co-signé avec Julie Christmas, les suédois d’Umeå reviennent seuls nous proposer leur musique d’une incroyable efficacité. On sent une nouvelle maturité dans la production de A Dawn To Fear. Tout aussi mystique que leurs précédentes sorties, une mélodie plus présente des synthé est la bienvenue et nous accroche immédiatement. Les murs sonores de Cult Of Luna prouvent encore une fois leur volonté réussie à nous emmener dans des ambiances sonores indescriptibles. En témoigne des morceaux comme « The Silent Man » ou « Lights On The Hill »,ces deux morceaux restent des pièces difficiles à digérer approchant les 15minutes aux compteur. Mais qui n’en font pas moins ressortir le talent des musiciens pour faire plonger dans leur musique.
Pour rien ne vous cacher, ma 4e place devait être le deuxième album de King Gizzard & The Lizard Wizzard sorti cette année, Infest The Rats’ Nest. Mais les mots de mon ami PlayToDie sur ce disque sont d’une justesse suffisante que j’ai préféré mettre en lumière cet album de Cult Of Luna, qui à la manière d’un Tool sorti quelques temps avant font parti de ces rares albums qui s’encrent profondément en nous et qui grandissent au fur et à mesure que le temps passe. Une de mes plus belles écoutes de 2019.
3e position : Brutus – Nest
Second groupe de Post-Hardcore à troner dans ce top. A croire que c’est devenu mon genre de prédilection en cette année 2019. Cet album de Brutus s’est retrouvé dans beaucoup de top de confrères journalistes. Pour eux, Brutus est un de ces groupes ultra prometteurs, qui nous sortent des show impressionnants à chaque occasion. Mais qui surtout nous délivre un son si unique avec seulement deux albums à leur carrière. Remercions pour cela la talentueuse Stefanie Mannaerts qui impressionne par sa performance à la batterie et au chant.
Je ne peux être qu’en accord avec chaque dire sur cet album. Rappelez vous ma chronique sur ce disque que vous pouvez relire ici. Bien que pour moi ce n’est pas l’album de la découverte (ce titre revient à Burst, leur premier album et leur concert en ouverture de Russian Circles à Lille en 2018) Nest s’inscrit dans cette continuité d’un post hardcore dilué dans des nappes de post rock vraiment excellent et qui mérite totalement son succès quand on voit que Brutus arrive désormais à remplir les salles et cartonne avec des titres comme « War » ou « Sugar Dragon ». Et si il y a bien une chose que Nest nous prouve, c’est que nos 3 amis belges forment un groupe qu’il va falloir suivre avec attention sur la décennie qui arrive.
2e position : Klone – Le Grand Voyage
J’en avais déjà grandement parlé dans une chronique que vous pouvez retrouver ici. Réitérer mes propos me semblent tout de même convenus. Klone a produit ce qui est pour moi d’un des plus beaux albums de cette année. Méritant totalement son nom, Le Grand Voyage nous envoûte, nous invite à la découverte dans des ambiances éthérées portés par des musiciens talentueux.
Il y a quelques jours est sorti mes statistiques Spotify sur mes écoutes de l’année écoulée. Rien d’étonnant de voir que « Yonder » est la chanson que j’ai plus écouté cette année. A la hauteur de l’album, tout les titres qui composent ce disque se vivent, quelque soit l’heure ou le temps lors de notre session d’écoute, Le Grand Voyage fait indéniablement parti de ces disques promus à faire décollé la carrière d’un artiste qui le mérite. Ma petite perle de Metal Progressif sur cette année.
1ère position : Monkey3 – Sphere
En tant que fan de stoner, 2019 fut un excellent cru pour ce genre que j’affectionne tout particulièrement. Green Lung, Villagers Of Ioannina City, Alber Jupiter ou encore Monolord, je vous salue. Mais l’album qui m’aura le plus marqué nous provient de Suisse, par un quatuor qui produit un magistral mélange de stoner, space rock dilué à des effets post-rock. Il s’agit de Monkey3 et de leur album Sphere, sorti en avril.
Sphere est pour moi le meilleur album de la formation helvète, un incroyable voyage de 50min aux allures d’odyssée spatiale. Suite directe de du fuzz stratosphérique que Monkey3 avait développé dans son album de 2013,The 5th Sun. Après un bref passage dans la musique chantée sur Astra Symmetry, les musiciens reviennent en force avec ce qui est pour moi l’album que j’aurais le plus écouté en 2019.
Qu’attendre de Sphere ? Des synthétiseurs fous, une incroyable production, des magnifiques solos de guitare à la reverb intelligemment placée. Mention spéciale au solo du guitariste Bumblefoot sur « Mass ». Il y a une cohérence folle dans la production de cet album. Que ce soit la magnifique introduction qu’est « Spirals » ou bien l’hommage au Pink Floyd de Meddle sur la dernière chanson « Ellipsis ». Sphere fait parti de ces albums qu’on est obligé d’écouter d’une traite pour en retirer toute la saveur de sa composition. Et à ce stade, ce n’est plus seulement de la musique, c’est beau, tout simplement.