Nous sommes au mois de décembre, le moment parfait pour réaliser les fameux tops. Les membres de l’équipe Granny vous partagent donc leurs choix avec un top 5 et une mention honorable. Aujourd’hui, place à MattRouq.
Quelle terrible tâche que de composer un top 5, à une époque où on peut dénicher quinze nouveaux groupes de qualité en deux clics. Pour les fans de metalcore, de post-hardcore et de pop-punk, l’année a été riche en albums de qualité. Beaucoup de formations auraient mérité une mention, mais les règles sont les règles. Voici les six qui m’ont marqué.
Mention honorable : Sleeping With Sirens – How it Feels to be Lost
Un bon album de Sleeping With Sirens en 2019, ce n’est pas forcément un pari que j’aurais pris. Pour une raison simple : Gossip (2017) avait été une catastrophe de bout en bout. Alors certes, Kellin Quinn et ses copains ont quelques jolis cartons dans leur discographie, mais semblaient surtout en grosse perte de vitesse depuis leur départ de Rise Records, en 2013, alors même que leur troisième album, Feel, c’était hissé à la troisième place des charts américains. Trois albums et trois labels plus tard, How it Feels to be Lost marque le retour en force inattendu, mais appréciable du quintet d’Orlando. Les onze pistes de l’album sonnent comme un retour aux bases, réussi de surcroit. Bien joué.
Cinquième position : Dayseeker – Sleeptalk
Sorti fin septembre, la quatrième livraison de Dayseeker a été une des grosses claques de la fin d’année. Des compositions puissantes, portées par un Rory Rodriguez en très grande forme, et un public de plus en plus présent. Sleeptalk est monté jusqu’à la troisième place du chart US Heatseekers. Le pic actuel d’un groupe dont la fanbase ne fait que s’agrandir au fil des albums. Ici, le groupe californien nous parle des problèmes de santé, d’alcool et autres joyeusetés de la mère du frontman, le tout avec une justesse rare. C’est beau, c’est puissant, c’est bien produit, c’était une excellente surprise.
Quatrième position : Wage War – Pressure
Dans la catégorie « on a pris un gros virage par rapport à l’album précédent », voici Wage War. Quintet originaire d’Ocala, Floride, tout comme, à tout hasard, A Day To Remember, le groupe a décidé d’abandonner le metalcore puissant et taillé pour la bagarre, pour se tourner vers des productions musicalement plus proches de leurs illustres ainés. Alors certes, si on écoute coup sur coup Deadweight (2017) et Pressure (2019), mieux vaut ce mouiller la nuque, parce qu’on aurait peine à croire qu’il s’agit du même groupe. Mais à une époque où sortir des productions avec du chant clair, du synthé et globalement un peu moins de violence est assez critiqué, j’ai trouvé que Wage War avait fait un job plus qu’honorable. Preuve en est, cette troisième production a imité le succès de ses prédécesseurs, et a atteint le top 10 des chats US Hard Rock. Les fans de la première heure font la gueule, mais la galette vaut, selon moi, une écoute attentive.
Troisième position : The Fallen State – A Deadset Endeavour
Si vous aimez le rock à l’ancienne, les cheveux longs, les vestes en cuir et les guitares qui jouent fort, alors vous allez adorer The Fallen State. Le groupe est assez méconnu (un peu plus de 30 000 fans sur Facebook), et pour cause, A Deadset Endeavour est leur premier album, après trois EP. Signés chez Last Man Music, le groupe peine également à percer grâce aux clips postés sur Youtube. La raison à cela : la quasi-totalité de la discographie de The Fallen State est publiée par la chaîne « Montage Rock », ses 660 000 abonnés et ses droits inexistants sur lesdites chansons. Résultat, le clip de l’excellent « For My Sorrow » n’a récolté que 13 000 vues en cinq mois. Vous ne connaissiez peut-être pas The Fallen State, mais il s’agit là d’une petite pépite qui gagnerait à être plus connue.
Deuxième position : Being As An Ocean – PROXY : An A.N.I.M.O. Story
J’ai déjà eu l’occasion d’exprimer en ces lieux tout le bien que je pensais de Being As An Ocean (par exemple ici). Le grand écart réalisé entre Dear G-D et PROXY : An A.N.I.M.O. Story est assez colossal. Et comme avec Wage War, ce n’est pas parce qu’un groupe change d’orientation musicale que c’est une mauvaise chose, bien au contraire. Dans le cas de BAAO, c’est même la suite logique des choses. Waiting For Morning To Come (2017) avait initié ce virage, en mélangeant magnifiquement bien les anciennes sonorités avec les nouveaux éléments incorporés. PROXY achève cette transition, et réussi l’exercice difficile d’exister en tant qu’album, mais aussi de parfaitement s’intégrer dans la discographie du groupe. Et quand on sait à quel point Joel Quartuccio et sa bande déchirent en live, on ne peut qu’être curieux du rendu scénique de ces nouvelles compositions.
Album de l’année 2019 : I Prevail – TRAUMA
Sorti fin mars, TRAUMA aura donc tenu la corde tout au long de l’année, comme mon album numéro 1 de 2019. Deuxième galette produite par Fearless dans ce classement, voilà qui est intéressant à noter. Mais ce qui m’a marqué dans cet album du quintet du Michigan, c’est à quel point il offre une vue d’ensemble sur ce que le metalcore est en cette fin de décennie. Du chant crié, des refrains catchy en chant clair, un breakdown qui fait le café de temps en temps, une touche de synthé ici et là, et un petit featuring avec une demoiselle pour montrer que derrière nos longues et soyeuses chevelures, nos vestes en cuir et nos tatouages tête de mort, se cachent tout de même un petit cœur sensible qui ne demande qu’à être aimé. Tout au long de ses treize titres, I Prevail coche les cases une par une, et offre une chanson adaptée à plus ou moins tous les états d’esprit. Depuis neuf mois, TRAUMA domine ma playlist, et mérite sa place au sommet de mon Top 5.