C’était l’une des sorties les plus attendues de ce début d’année 2020. Les Suédois de Yuri Gagarin sont retombés de leur capsule spatiale pour déverser leur rock dans nos oreilles 5 ans après At The Center Of All Infinity. Est-ce que l’attente en valait la chandelle ?
C’est fou tout ce qui a pu se passer en 5 ans. Parmi toutes les évolutions, il y en a une qui a résisté à l’épreuve du temps : la peur d’écrire. Alors qu’au final elle n’est pas rationnelle, pourquoi être effrayé de parler aux gens d’un album ? C’est d’ailleurs la raison majeure de la création de ce site. Discuter de ce que j’ai aimé, ou non. Même si ces dernières années, ce sont surtout les découvertes qui me poussent à maintenir ce beau site en vie.
Découvrir un artiste reste l’une des plus belles choses qui soit. Surtout quand elle est fortuite. Se pencher par hasard sur un album et se rendre compte qu’il s’agit d’une œuvre incroyable est un sentiment que je vous souhaite de toujours connaître, quelque soit l’art en question. C’est ce qui s’est passé avec Yuri Gagarin, révélé à mes oreilles grâce à un autre groupe Suédois. Mais plutôt que de vous l’écrire, je vous laisse cette vidéo où j’explique ma rencontre avec le quintette de Göteborg.
Le morceau « Oblivion » tiré d’At the Center of All Infinity reste à ce jour l’un des meilleurs titres de space rock du XXIe siècle. Voila pourquoi j’étais si impatient à l’annonce de son successeur. Un seul single pour nous teaser… il faut dire qu’avec seulement 5 titres sur sa tracklist, cette dernière mouture s’annonçait concise mais riche.
Ouverture sur « QSO » et sa base très Krautrock. Un rythme soutenu, une double pédale insistante et des guitares en avant. On pourrait se croire au décollage d’une fusée à Baïkonour. Tout ça pour arriver sur une deuxième partie plus calme, comme si notre fusée avait atteint la stratosphère sans encombres.
L’album s’enchaîne avec « Oneironaut », pièce la plus longue et la plus belle. On est définitivement mis en orbite avec ce titre qui a pour point fort une montée en puissance longue et si jouissive marquée par ce petit riff, d’abord à la guitare, puis au clavier, qui intervient au bout de quelques minutes. L’intensité grandit de plus en plus jusqu’au climax final, une libération.
Pas le temps de niaiser qu’on repart sur un mélange des deux premières pistes avec « Crystal Dunes ». On s’imagine facilement planer mais avec quelques menaces sur notre voyage qui pourtant s’annonçait des plus paisibles.
Le calme après la tempête, l’accalmie dans cette traversée des univers. « Laboratory 1 » est cette pièce inquiétante, comme si on flottait dans un vide infini, sans possibilité de retour sur Terre. On est comme paumé dans un rien effrayant mais captivant. Fort heureusement, notre vaisseau retrouve ses capacités pour la dernière piste « The Outskirts Of Reality ». On pousse les moteurs à fond, direction notre but final.
On retrouve toujours ces claviers si discrets mais pourtant d’une efficacité redoutable : ils apportent tellement aux guitares qui dominent l’ensemble. C’est d’ailleurs une signature chez Yuri Gagarin. L’ensemble est un bouquet final détonnant à un album d’une réussite foudroyante.
On vous a longuement parlé de la Suède et de son vivier de groupes, vous pouvez classer Yuri Gagarin parmi les meilleures créations de ce pays. Les 5 membres viennent de sortir un bijou de space rock comme rarement on en fait. Manque plus qu’à les voir en live pour confirmer tout le bien que je pense d’eux. Jetez-vous sur cet album si ce n’est pas encore fait, ça reste encore le moyen le plus économique de voyager dans l’espace.